Voyager et travailler dans la langue de votre choix

Par Lé Bonneau

Ce sont 1 788 plaintes qui ont été reçues par le Commissariat aux langues officielles du Canada pour l’année 2022-2023. C’est ce que l’on apprenait dans le rapport déposé le 30 mai dernier. Ce qui en ressort n’est pas inusité : le non-respect du bilinguisme au sein de la fonction publique et dans le transport aérien est encore une fois la tête d’affiche du rapport.

Le cas d’Air Canada

Selon le rapport, dans la dernière année, Air Canada a été l’objet de centaines de plaintes. La population canadienne y a souligné qu’il est difficile de recevoir des services entièrement en français ou en anglais dans le contexte d’un voyage. L’institution aérienne fait souvent l’objet d’articles à propos de son non-respect des langues officielles, surtout depuis le discours entièrement en anglais que son PDG avait prononcé en novembre 2021 au Québec.

Cet événement très médiatisé avait causé une montée en flèche du nombre de plaintes à l’égard du transporteur. Si l’on fait abstraction des critiques qui concernent cet événement, les 276 complaintes reçues par le commissaire sont un sommet depuis les dix dernières années. La compagnie s’est défendue en expliquant que peu de grandes entreprises canadiennes doivent offrir des services bilingues et que cela constitue un défi de taille, comme le rapporte Radio-Canada.

Cependant, cette critique n’est pas dirigée qu’envers Air Canada : elle vise plus largement les organisations fédérales relevant du domaine du voyage. Cela fait référence à la possibilité pour « les francophones et les anglophones, là où la loi s’applique, de planifier leur visite d’un aéroport, de se déplacer en avion, de prendre le train ou de passer la frontière en utilisant la langue officielle de leur choix », pour reprendre les mots de Raymond Théberge, le commissaire aux langues officielles.

Travailler en français ou en anglais partout au Canada

Outre le secteur du tourisme, la fonction publique est le deuxième milieu où le bilinguisme canadien n’est pas toujours assuré. Selon la Loi sur les langues officielles, les milieux de travail qui relèvent du fédéral doivent convenir à tout le monde, que les individus soient francophones ou anglophones, et ce, dans tout le pays. Les plaintes reçues à ce sujet ont triplé depuis 2021-2022.

À cet effet, le commissaire souligne l’importance pour les fonctionnaires de se sentir à l’aise de rédiger des documents au quotidien dans la langue de leur choix. Cela vaut aussi pour les courriels envoyés à une personne collègue ou supérieure.

Recommandations sous la thématique du plan d’action

Afin d’améliorer la situation entourant les langues officielles au Canada, le commissaire a émis des recommandations. Sans proposer d’actions concrètes, ce dernier demande que les ministères et organismes pertinents établissent un plan d’action pour « mettre en évidence » le bilinguisme dans la fonction publique et dans les contextes de transport aérien. Il ne reste plus qu’à voir si les plaintes continueront de grimper en 2023-2024.


Crédit image @Wikimédia

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