Vers un traité international contraignant pour gérer la pollution plastique? 

Par Dominick Latulippe 

La pollution plastique est reconnue comme un fléau environnemental présent sur tous les continents et tous les océans. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce sont environ 400 millions de tonnes de plastique qui continuent d’être produites en 2023. Pourtant, la production de cette matière ne cesse d’augmenter chaque année, les prévisions annonçant une hausse de cette dernière de 70 % d’ici 2040. L’OCDE estime également que plus de 20 millions de tonnes de plastique sont rejetées dans l’environnement chaque année. Cette pollution est devenue un enjeu majeur de santé publique dans plusieurs pays. Aujourd’hui, le plastique peut être retrouvé dans nos rivières, dans nos montagnes et même dans notre corps. 

C’est dans ce contexte alarmant que des conversations internationales ont vu le jour pour s’attaquer à cette problématique. Un sommet sur le plastique a été organisé par le programme environnemental de l’Organisation des Nations Unies (ONU) afin de trouver une solution concernant la pollution plastique sur Terre. La quatrième ronde sur cinq de négociation (CIN-4) s’est déroulée à Ottawa en avril dernier.  

Un compromis difficile 

Ce sont plus de 175 pays et 4000 personnes déléguées qui ont participé à ces discussions internationales. Dans le cadre de ces négociations, le Canada avait annoncé qu’il souhaitait en arriver à un traité juridiquement contraignant d’ici la fin de 2024. Lors des discussions, une certaine polarisation s’est cependant créée relativement aux solutions apportées par les pays.  

D’un côté, certains y voyaient plutôt un enjeu de recyclage, de l’autre, un problème de production. Les pays producteurs de pétrole ainsi que le lobby de l’industrie chimique et plastique préconisent plutôt une meilleure gestion du recyclage du plastique. Cette meilleure gestion permettrait une diminution de la pollution plastique ainsi qu’une meilleure qualité des plastiques. Il faut mentionner que seulement 9% du plastique est actuellement recyclé partout sur Terre.  

De l’autre côté, plusieurs autres pays comme le Canada sont plutôt favorables à une réduction de la production des plastiques. Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, a annoncé lors de cette rencontre l’arrivée d’un potentiel registre national des plastiques au Canada afin de pouvoir suivre en temps réel la production de plastique sur le territoire. Certains pays réclament également un plafond de production. Une nouvelle restriction pour les pays qui empêcherait ceux-ci de produire une certaine quantité de plastique. Toutefois, l’idée est controversée et n’a pas réussi à rassembler tous les pays pendant les négociations à Ottawa.  

Vers une solution? 

À la suite de cette négociation au Canada, aucun terrain d’entente n’a encore été trouvé. Steven Guilbeault reste optimiste à l’idée de trouver une entente juridiquement contraignante possible d’ici la fin de 2024. La prochaine et dernière ronde de négociation se déroulera en novembre 2024 en Corée du Sud. Plusieurs autres enjeux majeurs restent à être répondus comme le financement qui permettra de s’attaquer à la pollution plastique ainsi que la possibilité de ces plafonds sur la production plastique. 


Source: Canva

Scroll to Top