Par Alexandre Cadieux
Le 15 novembre dernier avait lieu une table ronde ayant pour thématique : « Scandales, mi-mandat et 25e amendement : vers la destination du président Trump? » Le Collectif a pris part à cet évènement dédié à l’un des chefs d’État les plus controversés, toutes catégories confondues, Donald Trump, ainsi qu’aux élections de mi-mandat aux États-Unis.
La table ronde organisée par la Chaire Raoul-Dandurand regroupait quatre politologues dans le but de faire la lumière sur les élections de mi-mandat aux États-Unis. La professeure de l’Université de Sherbrooke, Karine Prémont, était en compagnie de membres de l’Observatoire sur les États-Unis : Valérie Beaudoin, Charles-Antoine Millette et Julien Tourreille.
Organisée en collaboration avec Radio-Canada, cette table ronde qui se déroulait au Siboire a permis de faire le point sur la politique américaine et sur le futur du président Donald Trump. Les élections de mi-mandat permettent en effet à la population américaine de voter tous les deux ans pour élire les membres du pouvoir législatif, ainsi que le tiers de la chambre des sénateurs.
Le vent a tourné dans la Chambre des représentants
La première chose à retenir de ces élections de mi-mandat fut la perte de la chambre des représentants par les républicains. Les démocrates se retrouvent désormais majoritaires dans cette chambre avec un total de 218 sièges sur 435 sièges, leur procurant ainsi un pouvoir décisionnel dans la Chambre des représentants. Le congrès étant désormais divisé, les démocrates ont la possibilité d’entraver le programme du président. Les républicains ont quant à eux conservé le pouvoir dans la chambre du sénat.
Lors de la discussion, les politologues ont d’ailleurs abordé plusieurs faits intéressants. Pour la première fois de l’histoire de la politique américaine, deux femmes musulmanes ont réussi à gagner leurs sièges au Congrès. Ilhan Omar a été élue dans l’État du Minnesota et Rashida Tlaib, quant à elle, dans celui du Michigan. Autrement, le sénateur Ted Cruz a été réélu au Texas face à Beto O’Rourke. En Floride, un recomptage des votes a été jugé nécessaire à la suite de la victoire serrée du candidat Rick Scott sur le démocrate sortant Bill Nelson pour le titre de sénateur. À l’heure où ces lignes sont écrites, il n’y a toujours pas de résultat officiel.
Qu’en est-il du pouvoir de Donald Trump?
Le président devra désormais composer avec une Chambre des représentants opposée à son parti. Il sera plus difficile pour lui d’appliquer ses plans politiques. Malgré la perte de la chambre des représentants, les politologues rappellent que même lorsque celle-ci était en possession des républicains, plusieurs refusaient d’appuyer les décisions du président. Le principe du « check and balance » de la politique américaine fonctionne. La population risque d’être témoin de plusieurs enquêtes sur le gouvernement Trump. Avec la majorité démocrate de la chambre des représentants, les démocrates sont en pouvoir de convoquer des interrogatoires sur l’entourage du président.
Vers une destitution du président?
D’après l’analyse des politologues, il serait très peu probable de voir Donald Trump destitué de son poste de président des États-Unis, puisque cet acte ne peut être effectué que par le Sénat, actuellement sous le contrôle des républicains. À deux ans de l’élection présidentielle, il y a fort à parier que les démocrates attendent avec impatience ces élections pour tenter de renverser le président.
Crédit Photo @ École de politique appliquée de l’UdeS