Une nouvelle résolution américaine adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU 

Par Rémi Brosseau-Fortier 

Le 10 juin dernier, un projet de résolution écrit par les États-Unis a été adopté au sein du Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) par un vote de 14 voix pour et une abstention de la Russie. Cette résolution met de l’avant un plan pour l’atteinte d’un cessez-le-feu à Gaza, s’inscrivant dans les efforts déployés depuis plusieurs mois par la diplomatie américaine pour que les deux camps, le gouvernement d’Israël et le Hamas, ratifient un accord commun pour la paix.    

Annoncé initialement par le président Joe Biden le 31 mai, ce plan est divisé en trois phases : d’abord, un cessez-le-feu « immédiat, total et complet » comprenant la libération des otages les plus vulnérables et la restitution de certaines dépouilles. Cela serait accompagné d’un retrait de l’armée israélienne des « zones peuplées ». La deuxième phase prévoit la fin permanente des hostilités à la suite de la libération de l’ensemble des otages encore retenus à Gaza et du retrait total des forces armées israéliennes. Enfin, la troisième phase lancerait un « grand plan pluriannuel de reconstruction de Gaza » de même que la restitution des corps des autres défunts.  

La résolution réitère « l’engagement inébranlable » du CSNU envers la résolution à deux États, soit la création de deux États démocratiques délimités par des frontières sécuritaires et reconnues, conformément au droit international, de même que les nombreuses résolutions des Nations Unies.   

Une mise en œuvre incertaine   

Tandis que les États-Unis ont déclaré qu’Israël a déjà accepté l’accord, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dissous son cabinet de guerre le 17 juin à la suite de la démission de ces deux rivaux centristes la semaine dernière : Benny Gantz et Gadi Eisenkot. Malgré ces deux départs, le gouvernement de coalition de Netanyahou maintient sa majorité dans le Parlement israélien, la Knesset. Dorénavant, c’est le cabinet de sécurité qui prend les décisions relatives à la guerre.   

Ces développements se déroulent alors que des milliers d’Israéliens manifestent dans les rues de façon hebdomadaire contre le gouvernement de Netanyahou, sa conduite de la guerre à Gaza et son incapacité à rapatrier les otages. Ils réclament entre autres la tenue d’élections anticipées et un accord permettant la libération des personnes enlevées par le Hamas.  

Regain des tensions frontalières entre Israël et le Hezbollah libanais 

Malgré une pause des opérations militaires israéliennes le long d’une route au sud de la bande de Gaza, ayant offert un répit coïncidant avec la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, les échanges de tirs se sont multipliés entre la frontière du Liban et d’Israël. Le 18 juin, l’Agence France-Presse rapportait que le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré que « dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit et le Liban sera touché durement ».  

De son côté, l’armée israélienne, Tsahal, indique avoir approuvé des plans d’offensive au Liban contre le mouvement chiite libanais pro-iranien (le Hezbollah). La perspective d’une escalade des tensions régionales au Moyen-Orient avec l’avènement d’un nouveau front semble devenir de plus en plus plausible. En date du neuvième mois du conflit opposant le gouvernement israélien au Hamas, le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza fait état de 37 372 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. 


Source: Wikimedia Commons

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