Une montée des eaux inquiétante selon l’ONU  

Par Médéric Dens 

Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, lors d’une conférence de presse, 55ème session du Conseil des droits de l’homme, Palais des Nations, Genève, Suisse.

Lors du Forum des Îles du Pacifique (FIP) mardi le 27 août 2024 à Nuku’alofa, capitale des îles Tonga, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres a sonné l’alarme concernant la montée des eaux du Pacifique. Cette annonce se veut une continuité des alarmes déjà lancées concernant la crise climatique par le haut dirigeant de l’ONU, en poste depuis 2017. 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM), dirigée par l’Argentine Celeste Saulo, a publié des données frappantes concernant la montée des eaux du Pacifique. Selon celles-ci, le niveau de l’eau aurait grimpé de quinze centimètres lors des trente dernières années. Cette augmentation est nettement au-dessus de la moyenne mondiale située à moins de dix centimètres.  

Les îles du Pacifique, regroupant 14 pays et territoires insulaires dont les Fidji, les îles Salomon et la République des îles Marshall, ne représentent que 0.02 % des émissions mondiales. Ce sont pourtant elles qui sont sur le point de subir des phénomènes météorologiques dévastateurs.  

Selon les propos tenus par António Guterres lors de son passage aux îles du Pacifique, l’emplacement de ces îles et la découpe des villes y seraient fortement pour quelque chose. Il rapporte que « 90 % de la population vit à moins de 5 kilomètres de la côte et la moitié des infrastructures se trouvent à moins de 500 mètres de la mer ». Bien que la question de la montée des eaux semble affecter principalement les petits États insulaires, les conséquences liées à la crise climatique demeurent un enjeu intercontinental.  

Lors de la 28e édition de la Conférence des Parties à la CCNUCC (COP28) à Dubaï en 2023, la question des migrants climatiques était un sujet clé des débats. Selon le Rapport mondial sur les déplacements internes de 2023, près de 31.8 millions d’individus se sont vus dans l’obligation de quitter leur lieu d’origine en raison des phénomènes liés à la crise climatique.  

Le rapport Groundswell, publié par la Banque Mondiale, prévoit quant à lui un mouvement migratoire d’environ 216 millions d’individus, toujours lié aux phénomènes découlant de la crise climatique.  

Investir temps et argent pour limiter les dégâts 

« Je suis aux Tonga pour émettre un SOS mondial — Save our Seas [Sauvez nos mers] —, sur l’élévation du niveau des mers. Une catastrophe mondiale met en péril ce paradis du Pacifique », a affirmé M. Guterres le 26 août, lors de son passage dans la nation insulaire. Bien que ce dernier semble cynique dans sa façon d’aborder la crise climatique affectant la région, il tenait à rappeler l’importance d’allier les forces humaines et financières pour limiter les effets néfastes de la crise climatique. 

« Nous avons besoin d’une augmentation des fonds pour faire face à la montée des eaux », a indiqué le secrétaire général de l’ONU. Il rappelle aux pays les plus industrialisés l’importance d’investir dans le Fonds pour les pertes et dommages, créé lors de la COP27 de 2022. Ce Fonds vise notamment à appuyer les pays les plus vulnérables à limiter les conséquences liées aux changements et à la crise climatique. 


Crédits: Pierre Albouy Flickr

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