Par Henri Dionne
Après la Colombie-Britannique, Cayo Coco et l’Europe, c’est maintenant l’heure des vols commerciaux dans l’espace. Avec un influx d’argent constant et objectivement immense du 1 % dans la démocratisation du vol commercial dans l’espace, la question se pose : pourquoi?
Simple rêve d’enfant, conquérir un nouvel environnement ou avoir une nouvelle perspective de la Terre?
Branson et Bezos pour les médias
Avant tout, il faut relativiser. Les vols faits par Richard Branson et Jeff Bezos ne sont pas vraiment des avancées dans le domaine du tourisme aérospatial; ce sont plutôt des divertissements pour le plus grand public, orchestrés par deux des hommes les plus riches et médiatisés sur Terre. Dans les mots de Robert Lamontagne, astrophysicien et coordonnateur du Centre de recherche en astrophysique du Québec. « À côté [de Youri Gagarine], le vol de Jeff Bezos est un saut de puce » (La Presse). Car oui, 11 minutes et 100 kilomètres d’altitude par la capsule New Sheperd de la compagnie Blue Origin en juillet 2021 versus 108 minutes en 1961, avec les ressources, les technologies ainsi que les recherches de l’époque, cela remet en question l’engouement créé autour du vol effectué par le créateur d’Amazon et son équipage.
Musk pour l’avenir
De cette nouvelle mode est né un vol qui, quant à lui, semble la Cadillac du tourisme aérospatial et prospect d’avenir de ce marché; celui de la capsule Crew Dragon, de Space X, en orbite du 15 au 18 septembre 2021. Nous ne parlons plus de minutes, mais bien de jours, tout ça à une altitude de plus de 350 milles (560 km). Ce qui a attiré l’attention des médias et du public, en contrepartie, est l’absence d’astronautes dans la capsule de 13 pieds de large. Il y avait donc quatre citoyens, issus de différents milieux, qui détenaient une vue exclusive de la planète bleue. Le groupe, nommé Inspiration4, a donc été le premier à voyager dans l’espace qu’à des fins d’agrément.
Pas pour tout le monde (encore)
Il est certain qu’un billet de première classe pour un vol comme celui orchestré par Elon Musk et le jeune milliardaire Jared Isaacman vaut plus qu’une retraite et est loin d’être pour tous. Seulement les mieux nantis, pour le moment, peuvent envisager de courtes vacances dans la thermosphère. Un voyage de quelques minutes auprès des compagnies de Branson et Bezos coûte entre 250 000 $ US et 500 000 $ US, selon le USA Today. Il est donc facile de comprendre qu’une carte de crédit traditionnelle sera refusée pour une place à bord d’une fusée pour plus de 24 heures.
Avec plus de 210 millions de dollars américains de dons amassés pour St-Jude Children’s hospital fundraiser, le vol de SpaceX n’était pas une question de profits. La compagnie et son PDG désiraient marquer le début du véritable tourisme spatial.
Bien qu’il soit très précaire, le tourisme spatial commence à se concrétiser, peu à peu. Avec une année comme celle-ci, les avancements dans le domaine s’enchainent et les fondations de cette nouvelle expérience touristique se créent.
Source photo : SpaceX