Par Alexandre Ménard
Le gouvernement canadien a suivi l’exemple des États-Unis et de l’Europe. À partir du 1er octobre 2024, le géant asiatique devra payer un tarif douanier de 100 % sur l’importation de ses véhicules électriques. Ce tarif s’ajoutera au tarif de 6.1 % déjà en vigueur.
L’annonce a été faite par le Premier ministre Trudeau lors d’une conférence de presse à Halifax, le 26 août dernier. « La Chine ne respecte pas les mêmes règles que les autres pays », a déclaré ce dernier. De son côté, la ministre de la promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique, Mary Ng a expliqué ce changement par la « concurrence déloyale » de la Chine.
« La main-d’œuvre et le secteur automobile au Canada font actuellement face à une concurrence déloyale de la part des producteurs chinois, qui bénéficient de politiques et de pratiques déloyales et contraires au marché », a expliqué la ministre dans un communiqué de presse.
Le gouvernement du Canada accuse l’État chinois de mener une politique de surcapacité, le tout dans un écosystème où il n’y a pas de loi ou de normes réglementaires en matière de droit du travail. Selon les dires de la ministre Ng, cette façon de faire menacerait « la main-d’œuvre et les entreprises de l’industrie des VE partout dans le monde ».
Qu’est-ce que les tarifs douaniers ?
Les tarifs douaniers, également connus sous le nom de droits de douane, sont des taxes imposées par un gouvernement sur les marchandises importées ou exportées à travers ses frontières. L’un des principaux objectifs des tarifs douaniers est la protection des industries locales.
En rendant les produits importés plus coûteux, les tarifs douaniers encouragent les consommateurs à acheter des produits fabriqués localement. Cela peut aider à protéger les industries nationales de la concurrence étrangère, favorisant ainsi le développement économique local et la préservation des emplois.
Cependant, les tarifs douaniers peuvent également avoir des impacts négatifs. Pour les consommateurs, ils peuvent entraîner une hausse des prix des produits importés. Les entreprises qui importent des biens peuvent voir leurs coûts augmenter, ce qui peut influencer leurs prix et leurs marges bénéficiaires.
Avantagés et désavantagés
Les avantagés sont logiquement les fabricants de batteries et de véhicules électriques qui auront désormais une concurrence de la Chine assez réduite. Selon l’analyste géopolitique et journaliste pour le journal Les Affaires, François Normand, le nouveau tarif « permettra à ces deux industries de se développer, en Ontario et au Québec ».
Toujours selon M. Normand, les plus désavantagés seront les consommateurs canadiens. « Dans le cas qui nous concerne, les Canadiens ne pourront donc pas profiter des prix avantageux des voitures électriques chinoises ».
À titre d’exemple, au Canada, une BYD Seagull EV (une automobile chinoise) se vendrait aux alentours de 15 960 $ seulement, alors que le prix d’une Chevrolet Bolt EV se situe entre 40 797 $ et 41 542 $.
Crédits: Just Another Car Designer Wikimedia