Un automne canadien à saveur électorale

Par Francis Patenaude

Alors que l’été prendra bientôt fin au Canada, l’automne apporte avec lui un événement politique significatif qui vient rappeler aux citoyens canadiens toute l’importance de leur participation à notre système démocratique. En effet, le scrutin du 21 octobre prochain sera le moment pour les électeurs du Canada d’exercer leur droit de vote, un mécanisme fondamental de notre système politique.

Après un mandat libéral de quatre années ponctuées de plusieurs rebondissements sur la scène nationale et internationale, les élections s’annoncent un vote de confiance important pour le premier ministre Justin Trudeau, qui fera campagne sous le slogan « Choisir d’avancer ». Alors que depuis 2016, les relations avec notre voisin américain sont dictées par les coups d’éclat du président Donald Trump, le gouvernement libéral n’a pas eu droit à des circonstances idéales pour réaliser sa vision et matérialiser ses promesses électorales.

Avec à peine deux mois devant nous pour arrêter notre choix sur un parti qui représente nos intérêts, il m’apparaît utile de présenter les nouveaux chefs qui sont dorénavant à la barre des principaux partis fédéraux. Mais d’abord, revenons sur les élections de 2015 pour dresser un portrait rapide du paysage politique dans lequel nous évoluons depuis bientôt 4 ans.

Retour sur les élections fédérales de 2015

Après 9 ans de politique conservatrice sous la gouverne de l’ex-premier ministre Stephen Harper, les élections de 2015 auront mené au pouvoir le premier ministre actuel Justin Trudeau. Fort d’une majorité écrasante de 184 sièges sur une possibilité de 338, les Canadiens ont alors donné les coudées franches au gouvernement libéral. D’ailleurs, si les libéraux ont aussi bien réussi lors du scrutin, c’est en partie grâce au vote québécois, alors que 40 des 78 députés de la province de Québec furent élus sous la bannière libérale. Avec, en plus, l’obtention de 80 des 121 sièges ontariens disponibles, le PLC a rendu la tâche très difficile à ses adversaires.

Loin derrière, les conservateurs de Stephen Harper, auparavant majoritaires à la Chambre des communes, ont alors récolté un maigre 99 sièges, passant ainsi au rang de première opposition. Cette défaite amère aura amené M. Harper à quitter ses fonctions de chef du Parti conservateur, poussant du même coup le PCC à redéfinir son message et ses priorités. Finalement, c’est le Nouveau Parti démocratique, avec 44 sièges, puis le Bloc québécois, avec 10 sièges, qui ont respectivement pris les rôles de deuxième et troisième opposition à la Chambre des communes.

De nouveaux visages du côté de la chefferie

Évidemment, en tant qu’électeur avisé qui veut faire un choix éclairé, il est essentiel de prendre le temps d’étudier les plateformes de chacun des partis. Toutefois, alors que trois des quatre principaux partis fédéraux feront campagne avec de nouveaux chefs, il apparaît judicieux de faire une revue rapide de ces nouveaux venus.

Ainsi, le Nouveau Parti démocratique est dorénavant représenté par Jagmeet Singh. Âgé de 40 ans et avocat de profession, celui-ci était député provincial en Ontario entre 2011 et 2017 et est décrit sur le site officiel du parti comme ayant pour objectif de bâtir un « Canada plus juste et équitable où tout le monde peut réaliser ses rêves ». Chef du NPD depuis 2017 et présenté comme un homme de famille, il fera officiellement campagne cet automne sous le slogan « On se bat pour vous ».

Du côté du Bloc, ce sera Yves-François Blanchet qui tentera de rallier le vote québécois. Âgé de 54 ans, ex-député du Parti québécois et ministre sous le gouvernement de Pauline Marois, celui-ci est reconnu pour son franc parlé. Engagé en politique depuis sa jeunesse, il est nommé chef du Bloc en janvier 2019. Alors qu’il tentera de redonner ses lettres de noblesse au Bloc Québécois, qui éprouve des difficultés depuis quelques années, celui-ci fera campagne sous le slogan « Le Québec, c’est nous ».

Finalement, le Parti conservateur du Canada sera également représenté par un nouveau visage, celui d’Andrew Scheer. Âgé de 40 ans, il incarne un vent de jeunesse pour le PCC, qui tente notamment de séduire l’électorat canadien avec des allégements fiscaux et des dépenses gouvernementales mieux encadrées. Député en Saskatchewan depuis 2004, celui-ci cumule plus de 15 années d’expérience en politique active, étant d’ailleurs le plus jeune député à avoir été élu à la présidence de la Chambre de communes en 2011. C’est avec le slogan « Plus. Pour vous. Dès maintenant » qu’il tentera de déloger les libéraux du pouvoir.

L’environnement, un incontournable de la prochaine élection

Par ailleurs, rappelons-nous que depuis quelques années, une multitude de groupes, dont le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ne cessent de marteler l’importance de mettre en place des mesures significatives et concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Il est dorénavant indéniable que la question environnementale sera un point tournant des élections d’octobre prochain.

Alors que certains partis ne semblaient pas en faire une priorité par le passé, la plupart d’entre eux sont maintenant bien au fait que la lutte aux changements climatiques est devenue un incontournable pour une majorité de Canadiens. Que ce soit dans l’énoncé de politique du Parti conservateur, dans la déclaration d’engagements du Nouveau Parti démocratique et du Bloc québécois ou dans la plateforme électorale du Parti libéral, la question environnementale semble dorénavant prise au sérieux.

L’ABC d’un vote sans souci

En terminant, prenons quelques instants pour rappeler certains éléments essentiels qui vous permettront de faire valoir votre droit de vote, sans mauvaise surprise. Comme nous l’avons mentionné au début de l’article, le scrutin de cette année se tiendra le 21 octobre. Au Québec, les bureaux de vote seront ouverts de 8 h 30 à 20 h 30. Pour être en mesure de voter, vous devez absolument être inscrit sur la liste électorale, chose qui est généralement faite lorsque vous faites votre déclaration de revenus. Pour vous assurer d’être bel et bien inscrit, vous pouvez d’ailleurs faire appel au service en ligne d’Élection Canada, qui propose un outil de confirmation simple d’utilisation.

Par ailleurs, il est également important de rappeler que si vous faites des études postsecondaires, vous pouvez depuis quelques années voter directement sur votre campus, grâce au service de vote par bulletin spécial. Pour tous les détails concernant cette offre, rendez-vous sur le site d’Élection Canada. Bonnes élections!


Crédit Photo @ CCLA.org

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