De gauche à droite : Marina Mathieu, Marie Jobin Gélinas, Gabrielle Goyet, Kalonji Gustave Katembo, Catherine Beaulieu, Taïna Mueth, Marianne Pertuiset-Ferland et Aïchatou Abdou.
Aujourd’hui, je vous invite avec moi au cœur d’une aventure insolite que j’ai eu la chance de vivre au cours des derniers jours. Du 17 au 20 juillet derniers, j’ai eu l’opportunité exceptionnelle de participer à la conférence féministe Women Deliver 2023, qui s’est tenue pour la première fois de son histoire en Afrique, à Kigali, au Rwanda. J’ai pu m’y rendre et y prendre part grâce au soutien des Offices jeunesse internationaux du Québec, aussi connu sous l’acronyme LOJIQ.
L’événement, d’une durée officielle de quatre jours, réunissait des panélistes et des personnes conférencières absolument prodigieuses pour satisfaire les plus ferventes féministes. Activistes, diplomates, ministres, universitaires, etc., il y avait des interventions pour tous les goûts. J’ai personnellement adoré les interventions de Malala Yousafzai, récipiendaire du prix Nobel de la paix, ainsi que celles d’Aya Chebbi, militante africaine œuvrant au sein du collectif féministe NALA.
Plusieurs chefs d’État étaient également présents, dont le président rwandais, Paul Kagame. Harjit Sajjan, le ministre canadien du Développement international, a pour sa part saisi l’opportunité d’annoncer un investissement de 200 millions de dollars dans le programme « SheSOARS », une initiative en santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR).
Les enjeux abordés étaient incroyablement variés, allant de la santé à l’éducation, en passant par la résistance aux changements climatiques et aux pressions patriarcales. Le féminisme, sous toutes ses formes, demeurait cependant la thématique transversale. En tout, ce sont 3 600 individus de 170 pays qui se sont déplacés physiquement pour assister à Women Deliver 2023. Parmi ceux-ci, on retrouvait 8 personnes québécoises, dont moi, qui ont pu y participer grâce au soutien de LOJIQ.
L’expérience
Pour moi, il s’agissait d’une vraie première : un premier soutien par LOJIQ qui s’est concrétisé, et une première fois sur le continent africain. Prenant part à une délégation plus vaste, j’ai pu rencontrer des personnes absolument formidables avec lesquelles j’ai eu la chance de partager cette opportunité. En raison des valeurs féministes nous unissant, nous avons tissé des liens très rapidement. Parmi ces rencontres stimulantes, j’ai fait la connaissance de Marina Mathieu. Cette artiste montréalaise, qui devait initialement participer seulement à titre de déléguée avec LOJIQ, a également été retenue pour présenter son court-métrage « F » portant sur les fibromes.
« En plus d’avoir candidaté auprès de LOJIQ, j’ai parallèlement été retenue auprès de Women Deliver en tant qu’artiste », explique Marina Mathieu. « Mon film raconte mon récit, quand j’ai constaté que toute ma famille était atteinte de fibromes et que ça s’en venait vers moi », précise-t-elle. « Considérant qu’il n’y a pas beaucoup d’études sur le sujet et que les fibromes affectent de façon disproportionnée les femmes afrodescentantes, je ne savais pas du tout quoi faire », se confie-t-elle.
« J’ai écrit et réalisé ce film, car je considérais que personne ne parlait des fibromes et qu’il s’agissait d’un enjeu à démystifier. Être sélectionnée pour présenter mon travail cinq ans plus tard dans un événement qui rassemble plus de 3 600 personnes, c’est incroyable », ajoute-t-elle. S’il s’agit d’un moment marquant pour elle, Marina Mathieu ajoute cependant que, sans le support de LOJIQ, elle n’aurait jamais pu assister physiquement à la projection de son film à Kigali.
Mais c’est quoi, LOJIQ ?
Marina n’est pas la seule dans cette situation ; en raison du prix faramineux des billets d’avion et du coût d’inscription à l’événement, je n’aurais moi-même pas pu me permettre avec mon budget d’étudiante d’y participer sans le soutien de LOJIQ. En fait, je n’aurais probablement même pas songé à participer à cette expérience marquante sans l’organisation, puisque j’ai pris connaissance de l’existence de Women Deliver grâce à son infolettre.
LOJIQ est un regroupement de plusieurs organismes de mobilité internationale jeunesse. Il permet aux jeunes âgés de 18 à 35 ans de concrétiser des projets de toute sorte au Québec, au Canada ou même à l’international, grâce à un soutien financier. L’objectif principal derrière cette initiative est de permettre à ces jeunes — dont moi — de vivre une expérience enrichissante et formatrice, pour contribuer à leur développement personnel et/ou professionnel.
Les secteurs de prédilection de LOJIQ sont multiples : mobilité étudiante, développement de carrière, entrepreneuriat, engagement citoyen, insertion socioprofessionnelle, lutte aux changements climatiques… Le soutien financier peut être octroyé à un projet personnel ou de groupe concordant avec les valeurs de l’organisation, ou encore via des projets clé en main proposés par LOJIQ. Pour ma part, Women Deliver faisait partie du deuxième scénario, c’est-à-dire qu’il s’agissait d’un projet clé en main proposé par LOJIQ, répertorié sous la catégorie de l’engagement citoyen.
Le processus
J’ai dû soumettre ma candidature à un concours, où seulement huit personnes ont été retenues pour ce projet. Pour désigner les récipiendaires des bourses, l’organisation prend en considération l’expérience des personnes candidates relativement au projet, mais également la plus-value individuelle que l’opportunité pourrait leur apporter. Mon mémoire de maitrise portant sur la politique d’aide internationale féministe du Canada, Women Deliver était dans mon cas une bonne correspondance.
J’ai ainsi pu obtenir un financement de 1 250 $ pour m’aider à payer mon billet d’avion, ainsi que 500 $ pour contribuer à mon inscription à la conférence. Quelques contraintes étaient cependant émises par l’organisation, dont le fait d’arriver à destination au moins une journée avant le début de l’événement, y participer dans son entièreté, adhérer à la Fondation LOJIQ et posséder une assurance voyage. Malgré ce soutien financier, je devais également être en mesure de couvrir les autres frais, tels que l’hébergement.
Il ne s’agissait pas de ma première demande de soutien auprès de cette organisation, puisque j’avais aussi été récipiendaire d’une bourse de mobilité pour un échange étudiant en Allemagne, deux ans auparavant. En revanche, je n’ai malheureusement jamais pu bénéficier de ce soutien, le projet ayant été annulé avant mon départ en raison de la pandémie. Ainsi, tant que l’on remplit les exigences de l’organisation, il est possible d’être soutenu par LOJIQ jusqu’à un maximum de 14 projets, dont quatre à l’international !
Tente ta chance ! Soumets un projet ou dépose ta candidature pour l’un des projets clé en main juste ici.
Crédit image @Gabrielle Goyet