Par Rémi Brosseau-Fortier
Après plus de 140 jours de conflits, les combats opposant le Hamas et Israël se sont déplacés dans le sud de la bande de Gaza. Selon le gouvernement du premier ministre Benyamin Netanyahou, la ville de Rafah serait le dernier bastion du groupe armé islamique. L’État hébreu a déclaré qu’une offensive sera lancée contre la région si les otages israéliens ne sont pas relâchés d’ici le 10 mars, soit le début du ramadan.
Située à proximité de la frontière avec l’Égypte, la ville de Rafah accueille près de 1,4 million de réfugiés palestiniens. Ceux-ci ont fui le nord de la bande de Gaza à la suite des consignes des autorités israéliennes qui, dans les premiers mois du conflit, avaient ordonné aux Gazaouis de fuir vers le sud. L’armée israélienne a procédé à d’intenses frappes aériennes au courant des mois de janvier et de février malgré la présence de nombreux camps de réfugiés. Les personnes déplacées vivent dans des conditions très dures selon plusieurs rapports de l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’ONG.
Une déclaration choc qui inquiète la communauté internationale
C’est le 18 février que le ministre Benny Gantz, membre du cabinet de guerre du gouvernement, a déclaré que si les otages n’étaient pas libérés d’ici le ramadan, l’armée israélienne comptait accroitre ses frappes dans l’ensemble de la bande de Gaza. Pour répondre aux critiques, l’ancien chef de l’armée israélienne a justifié son ultimatum par des propos rapportés par l’Agence France-Presse : « À ceux qui disent que le prix est trop élevé, je dis clairement : le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan ».
La communauté internationale s’est montrée inquiète face à la possibilité de victimes civiles supplémentaires. Malgré le soutien américain historique envers Israël, le président Joe Biden a appelé son homologue israélien pour lui faire part de son opposition à une attaque militaire « sans un plan crédible et réalisable assurant la sécurité des civils à Rafah ».
Un autre rejet d’une proposition de cessez-le-feu au Conseil de sécurité
En dépit de la pression internationale et de la diminution du soutien de Washington envers Jérusalem, les États-Unis ont de nouveau rejeté une résolution proposant une trêve des combats. Le projet de résolution exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties », tel que l’a rapporté Le Devoir.
Proposée par l’Algérie, cette résolution a récolté 13 voix pour, une abstention du Royaume-Uni ainsi que l’application du droit de veto des États-Unis pour une troisième fois depuis le début du conflit, le 7 octobre dernier. L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour a dénoncé ce nouveau blocage au Conseil de sécurité de l’ONU : « Le message envoyé aujourd’hui à Israël par ce veto est qu’ils peuvent continuer à faire n’importe quoi en toute impunité ».
La Chine, la Russie, la France, Malte, la Slovénie et la Sierra Leone ont également critiqué le droit de veto américain sur le motif de l’inaction humanitaire et du bilan humain qui s’est alourdi pour atteindre plus de 29 000 morts à Gaza ainsi que 2,2 millions de personnes menacées de famine selon l’ONU.
Source: Wikimedia Commons