Par Alexandre Cadieux
Le 1er octobre dernier, nous avons assisté à un changement historique au Québec. L’alternance de l’échange du pouvoir entre le parti libéral et le parti québécois a été brisée après près de 50 ans. La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault a remporté les dernières élections de façon cinglante. Plusieurs forts libérales et péquiste ont été pris par les caquistes, chose que plusieurs analystes politiques ne croyaient pas possible.
Nouveau gouvernement majoritaire
Depuis plusieurs mois, voire des années, les Québécois et les Québécoises laissent présager qu’un vent de changement allait se produire dans les sphères politiques de notre démocratie. Lors de la soirée électorale de lundi dernier, nous avons effectivement pu constater ce changement. La CAQ à fausser les sondages fait par les médias qui prédisaient une victoire caquiste plutôt serrer vis-à-vis le parti libéral. Dans les faits, le premier ministre Legault de la CAQ a remporté 74 sièges alors que plusieurs sondages lui prédisaient environ 34 sièges à l’assemblée provinciale sur un total de 125 sièges. Le parti libéral a eu une dure nuit cette soirée-là, il a remporté seulement 32 sièges, soit 1 siège de plus que la moitié nécessaire pour remporter la majorité.
Le premier ministre sortant, Philippe Couillard, a annoncé vouloir prendre une décision dans les prochains jours suivant l’élection. À la suite de la défaite de son parti, il serait plutôt étonnant de voir un retour pour M. Couillard à la colline Parlementaire après un passage de 70 à 32 sièges.
Rotation du pouvoir
Le parti de Manon Massé, Québec Solidaire, est désormais le 3e parti politique à siéger à l’assemblée avec un total de 10 sièges. La récente formation politique qui se veut issue du changement a fait une grande percée électorale. Dans son discours, la porte-parole de QS a clamé haut et fort qu’elle désirait voir son parti devenir l’opposition officielle à la suite de la cuisante défaite libérale. Il sera tout de même difficile pour elle d’y arriver avec une faible représentativité dans la chambre. Cependant, Québec Solidaire a plus que triplé son nombre de députés comparativement à la dernière élection. Ceci laisse envisager un vent de changement possible sur la colline Parlementaire, mais ne mettons pas la charrue devant les bœufs pour l’instant. Il restera une montagne à franchir pour Québec Solidaire avant d’être vue comme une formation politique pouvant devenir un gouvernement. Dans Sherbrooke, c’est d’ailleurs la candidate de QS, Christine Labrie, qui a remporté les élections face au ministre libéral sortant, Luc Fortin. Les candidats élus de Québec solidaire ont remporté leurs élections dans des régions éloignées, ce qui illustre que le parti est plus qu’une formation politique de Montréal.
Et la question de la souveraineté ?
Le grand perdant de la soirée est sans aucun doute le chef péquiste Jean-François Lisée qui a été défait par la quatrième formation politique. L’ancien chef du parti québécois a démissionné de son poste à la suite de sa non-réélection dans sa circonscription. Le parti devra envisager du renouveau dans ses fondations, car ce fut une défaite importante pour ceux-ci qui terminent leurs courses dans les bas-fonds de l’arène politique. Avec la défaite du PQ, la question de la souveraineté est-elle encore pertinente ou bien le porteur du flambeau est désormais Québec Solidaire ? Une coalition entre le PQ et QS serrait la dernière chance de voir l’indépendance se réaliser pour les nostalgiques de l’époque de Renée Lévesque
Crédsit Photo @ Coalition Avenir Québec