Par Lucas Bellemare
Après une primaire de la droite et du centre très médiatisée, c’est finalement François Fillon, premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, qui a été choisi pour représenter les couleurs des républicains aux élections présidentielles de 2017. Nous pouvons déjà avoir une vision globale de son programme en regardant ses promesses faites depuis les derniers mois. Voici en quelques lignes à quoi pourrait ressembler la France du président Fillon.
En matière d’économie et de fiscalité, Fillon prône une guerre à la dette publique. Il veut réduire les dépenses gouvernementales d’une hauteur de 100 milliards d’euros sur cinq ans. Pour ce faire, il propose une augmentation du nombre d’heures de travail pour les fonctionnaires à 39 heures par semaine tout en supprimant 500 000 postes, il propose une libéralisation de l’économie et bien entendu le déficit zéro. Selon Le Figaro, Fillon prévoit aussi augmenter la Taxe sur valeur ajoutée (TVA) en échange d’une baisse de cotisations pour les entreprises.
Sur les politiques sociales, François Fillon propose l’implantation d’un système de prestation unique. En d’autres mots, il veut prendre les différentes prestations (aide sociale, aide au logement, allocations aux travailleurs à faible revenu, etc.) pour en faire un seul cachet. Selon lui, cette centralisation permettrait une meilleure efficacité et d’éviter les fraudes. Sur l’enjeu de la laïcité, son programme mentionne l’importance de l’aspect privé que devrait avoir la religion. En ce sens, l’État de Fillon pourrait légiférer sur ce sujet. Par exemple, il est en faveur d’une loi pour permettre aux entreprises d’imposer un code de laïcité. Concernant la polémique du burkini, Le Monde mentionne que Fillon, à la fin août, voterait en faveur d’une loi contre le port de ce vêtement.
En matière de politique étrangère, Fillon prône une augmentation du budget de la défense, qu’il espère voir atteindre 2 % du PIB dans la période 2020-2025. Il considère important de renforcer l’influence française, entre autres par l’entremise de l’armée. À propos de sa vision des relations internationales, peu a été dit durant la primaire sur cette question. Lors du second tour entre Alain Juppé et lui, RFI mentionne que si les deux veulent le rétablissement de la paix en Syrie, Fillon voudrait inclure le gouvernement al-Assad dans les discussions. À propos de la Russie, il serait en faveur de renouer les liens franco-russes en levant les sanctions économiques pesant sur Moscou depuis la crise ukrainienne. En réponse à cela, Vladimir Poutine l’a qualifié de « grand professionnel ». Fillon considère aussi importante la défense des chrétiens d’Orient, facteur qui pourrait éventuellement jouer.
Alors que François Hollande a préféré ne pas briguer un second mandat, la primaire de la gauche s’ouvre en début décembre. Plusieurs personnalités sont pressenties, mais le parti a peu de temps pour se trouver un chef avant les élections. Avec d’autres candidats comme Marine Le Pen et Alexandre Jardin, la prochaine élection sera sûrement très enlevante. Nous pourrons aussi regarder si les positions de Fillon énoncées jusqu’à présent resteront ou seront modifiées selon les circonstances.
Crédit photo © Le Figaro