Par Emmy Lachance
Une nouvelle vague de violence envers les élus a fait parler le 22 octobre dernier à l’Assemblée nationale. Cette fois, c’est Marwah Rizqy, députée libérale de Saint-Laurent, qui est victime d’insultes et de menaces. Il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé. La violence envers les élus est en hausse, particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Insultes et menaces pour avoir fait son travail
La porte-parole de l’opposition officielle en éducation a reçu de nombreuses insultes et menaces en ligne après avoir dénoncé une situation toxique dans une école. Selon le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ce sont 11 enseignants qui utilisaient des techniques d’intimidation et d’humiliation, ainsi que de la violence physique et psychologique envers des élèves, qui sont la cause d’un climat toxique.
Réagissant à ces informations, la députée de Saint-Laurent a fermement dénoncé la situation. Mais depuis, celle-ci a été la cible de nombreuses critiques et menaces. Certains médias ont même diffusé un discours de l’imam Adil Charkaoui dans lequel celui-ci traite madame Rizqy de « Marocaine de service ».
En conférence de presse, cette dernière a réclamé une protection policière, en raison des craintes pour sa sécurité et celle de sa famille. La mère de famille de deux enfants se dit particulièrement ébranlée par l’état d’hypervigilance qui règne dans sa famille en raison des menaces et insultes constantes.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Mme Rizqy est victime de violence. Durant la campagne électorale de 2022, celle-ci avait considéré l’idée d’abandonner sa candidature en raison des menaces de mort qu’elle recevait.
Une situation de plus en plus commune
Le cas de Marwah Rizqy n’est malheureusement pas un cas isolé. Les menaces et les insultes se font de plus en plus fréquentes envers les élus québécois. Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, avait d’ailleurs été victime de menaces de mort au printemps dernier. Cette situation l’avait fortement ébranlé, en raison des menaces qui visaient également sa famille.
Notons que les menaces et la violence en ligne ne sont pas à prendre à la légère. Lors de la dernière campagne électorale provinciale, 31 personnes avaient été arrêtées pour des menaces et des actes de violence.
Parmi ceux-ci, de nombreuses pancartes vandalisées, des défilés de voitures proférant des insultes devant la résidence personnelle d’un candidat et un local de campagne cambriolé et vandalisé. Une ligne d’urgence pour les candidats victimes de menaces et de violence avait d’ailleurs été mise en place pour assurer la sécurité de ceux-ci.
De nombreux élus ont exprimé leur soutien à Marwah Rizqy après sa déclaration du 22 octobre. Bernard Drainville, Gabriel Nadeau-Dubois et Paul St-Pierre Plamondon se sont portés à la défense de la députée et ont dénoncé les propos qui la visaient. Messieurs Nadeau-Dubois et St-Pierre Plamondon ont également demandé plus de protection pour les élus à l’Assemblée nationale.
Source: Assemblée Nationale