Par Alexandre Ménard
L’annonce de la réélection du président Nicolás Maduro à un troisième mandat a provoqué d’importantes manifestations. Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié, début août, la victoire de M. Maduro, sans jamais fournir le décompte exact et les procès-verbaux. Face à ce manque de transparence, l’opposition a lancé un appel mondial à la manifestation le 17 août dernier.
Ces derniers jours, de nombreuses personnes ont manifesté au Venezuela contre ce qu’elles considèrent comme étant une manipulation des élections. Les manifestations ont débuté au lendemain des élections qui ont proclamé gagnant M. Maduro avec 51.2 % des votes.
Le résultat a rapidement été rejeté par l’opposition.
La chef de file de l’opposition, Maria Corina Machado, à qui Nicolas Maduro a interdit de se présenter aux élections, a dénoncé « la violation grossière de la volonté populaire ». Selon cette dernière, son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, serait le vainqueur légitime des élections présidentielles, avec 70 % des votes.
« Nous avons passé des mois à construire une plate-forme solide qui puisse défendre le vote et prouver indiscutablement notre triomphe. Nous avons triomphé », a affirmé Mme Machado.
Alors que Mme Machado était présente à Caracas pour les manifestations du 17 août, Edmundo Gonzalez Urrutia a préféré communiquer via les réseaux sociaux. Ce dernier n’a toujours pas fait d’apparition publique.
« Nous avons proposé au régime d’accepter démocratiquement sa défaite, mais il a choisi la voie de la répression. Maintenant, c’est à nous tous d’affirmer la vérité que nous connaissons tous. Mobilisons-nous. Nous réussirons », a écrit Gonzalez sur X.
Pour sa part, M. Maduro a déclaré qu’il était « prêt à présenter 100 % des documents ». Le président contesté a déposé un recours auprès de la Cour suprême de justice contre ce qu’il a qualifié d’« attaque contre le processus électoral ».
M. Maduro a exprimé son indignation à l’égard de M. Machado et de M. Gonzalez Urrutia, soulignant qu’« ils devraient se trouver derrière les barreaux ».
Réactions à l’international
Plusieurs pays — dont les États-Unis, le Pérou et l’Argentine — ont reconnu González comme vainqueur du vote au Venezuela. Une grande partie de la communauté internationale s’est également dite « sceptique » et a demandé la publication des procès-verbaux.
Le président Maduro continue d’ignorer les critiques provenant de l’étranger. « Nous n’acceptons […] ni l’interventionnisme, ni que quiconque mette ses mains sales dans notre pays bien-aimé », a-t-il exprimé.
Entre-temps, onze organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme ont appelé au respect des droits à la liberté d’expression, de réunion et de protestation pacifique.
Le niveau de violence utilisé par les forces de l’ordre lors des répressions inquiète les ONG quant au respect des normes internationales relatives à l’usage de la force.
Selon différentes organisations, dont la division Amériques de Human Rights Watch, les constations suivant la réélection de Maduro ont fait 25 morts depuis le 28 juillet.
Dans au moins neuf des homicides enregistrés, des gangs de motards armés proches du gouvernement, appelés « colectivos », auraient été identifiés par des témoins oculaires comme des auteurs potentiels.
Source: Voz de America