Par Sophie Mottet
Depuis le printemps 2023, les feux de forêt sévissent sur l’entièreté du territoire canadien. Considérant le nombre d’hectares ravagés par les incendies de forêt, malgré la récurrence annuelle des feux de forêt, il s’agirait de l’année la plus dévastatrice dans l’histoire du Canada.
Considérant que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du globe selon Environnement Canada, les causes des feux de forêt se multiplient : températures extrêmes, fonte rapide de la neige, sécheresse, faible taux d’humidité relative, diminution des précipitations… « Toutes les conditions étaient réunies pour des feux historiques », résume Philippe Gachon, professeur au département de géographie de l’UQAM.
Les feux en chiffres
Passant de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve-et-Labrador, 30 000 personnes canadiennes ont dû être évacuées de leur domicile en date du 19 août 2023, dont certaines personnes à plus d’une reprise. En date du 6 septembre, 241 feux de forêt sont toujours actifs dans les Territoires du Nord-Ouest. L’état d’urgence avait été déclaré le 15 août 2023, celui-ci a été prolongé jusqu’au 11 septembre 2023.
Plus au Sud, en Colombie-Britannique, 420 feux demeuraient actifs en date du 30 août. L’état d’urgence a été déclenché le 18 août 2023 et sera prolongé pour encore deux semaines au minimum. Ces décrets d’urgence permettent aux gouvernements provinciaux et territoriaux d’accéder aux ressources nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des personnes résidentes dans ces périodes alarmantes.
Au Québec, c’est une superficie de 5,2 millions d’hectares qui a brûlé, représentant 100 fois l’île de Montréal. Les communautés autochtones ont été particulièrement affectées étant donné leurs emplacements souvent isolés en zone forestière. Pour le mois de septembre, la situation s’annonce aussi difficile. Les régions du sud de la Colombie-Britannique, les Prairies, les Territoires du Nord-Ouest et l’ouest de l’Ontario seront plus sujettes aux risques d’incendie.
Des conséquences alarmantes
Outre les évacuations dont ont souffert les personnes canadiennes, les répercussions des feux amènent également une mauvaise qualité de l’air. Celle-ci persiste encore dans plusieurs provinces et territoires. Effectivement, la fumée provenant des feux de forêt a amené une grave pollution atmosphérique pouvant affecter gravement la santé des personnes exposées à ce smog.
De plus, les émissions de carbone émises par les feux de forêt ont fracassé les milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Un cycle vicieux se forme : les forêts, étant des puits de carbone naturels, se transforment en sources de gaz à effet de serre causé par la prolifération des incendies.
Le professeur titulaire à l’Institut de recherche Grantham sur le changement climatique et l’environnement au Imperial College de Londres, Friederike Otto, rapporte que « tant que nous ne cesserons pas de brûler des combustibles fossiles, le nombre d’incendies de forêt continuera d’augmenter, brûlant des zones plus vastes pendant des périodes plus longues ».
Source: Facebook SOPFEU