Les chauves-souris du Québec en danger: comprendre pour mieux agir

Par Judith Doré Morin

Batman, Dracula et autres œuvres vampiriques transportent la chauve-souris dans des univers issus de l’imaginaire. Pourtant, ces petites bêtes ailées sont bien réelles. D’ailleurs, trois des huit espèces de chauve-souris du Québec sont en danger. Le 1er novembre, à 12h, une conférence aura lieu sur le sujet au local D7-2017 de la faculté des sciences.

Le syndrome du museau blanc

Une infection fongique venue d’Europe contribue à diminuer drastiquement les populations de trois des huit espèces de chauves-souris du Québec. Aussi connu comme étant le syndrome du museau blanc, ce champignon perturbe le cycle d’hibernation des chauves-souris touchées. Les réveils fréquents font que les individus infectés perdent rapidement leurs réserves de graisse et ne peuvent de ce fait survivre jusqu’à la fin de la période hivernale.

En 2013, déjà, le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada estime qu’environ 94 % des pipistrelles de l’Est, 98 % des petites chauves-souris brunes et 99,8 % des chauves-souris nordiques seraient mortes en raison du syndrome.  

Des animaux qui méritent d’être mieux connus

Les histoires de chauves-souris dans le grenier et de vampires sont nombreuses et amènent plusieurs personnes à les considérer comme des espèces nuisibles. Toutefois, les rôles que jouent les chauves-souris dans les écosystèmes s’avèrent être bénéfiques.

Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, les chauves-souris peuvent contribuer à éliminer certains insectes nuisibles aux cultures. Ainsi, la quantité de pesticides requise est diminuée, de même que les risques pour l’environnement et la santé des consommateurs et des consommatrices, autant fauniques qu’humains.

Le syndrome du museau blanc ne constitue pas la seule cause de décès chez les chauves-souris. En effet, de nombreuses activités anthropiques s’avèrent nocives pour ces mammifères ailés. Les développements immobilier et agricole, notamment, contribuent à réduire la quantité d’habitats disponibles pour ces espèces. L’utilisation de pesticides dans les productions agricoles amène quant à elle, entre autres, une diminution de la quantité de nourriture disponible pour les chauves-souris insectivores.

Connaître les chauves-souris

Le 1er novembre prochain, c’est le biologiste spécialisé en chauves-souris, Victor Grivegnée-Dumoulin, qui animera la conférence offerte en partenariat avec Campus Durable et l’organisme Conservation Chauve-souris des Cantons de l’Est. Ouverte à toute la communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke, la rencontre vise avant tout à faire connaître ce petit mammifère ailé auprès des étudiants et des étudiantes, ainsi que d’apprendre au public comment aider les chauves-souris.

Avec l’Halloween qui arrive bientôt, il s’agit du moment idéal de s’informer sur ces animaux qui parsèment l’imaginaire. Après tout, la disparition des espèces actuellement en danger consisterait en un véritable film d’horreur pour la biodiversité de la province.


Crédit Photo @ Radio-Canada

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