Par Jérémy Plamondon
Le 29 mai 2023, l’électorat albertain a reconduit le Parti conservateur uni (PCU) de Danielle Smith pour un autre mandat majoritaire à la tête de la province de l’Ouest canadien. Le PCU a vaincu son rival, le Nouveau parti démocratique (NPD) de Rachel Notley, à 49 sièges contre 38, ce qui représente néanmoins un gain de 14 sièges pour l’opposition officielle par rapport aux résultats de l’élection de 2019.
Les nombreuses controverses entourant Mme Smith ne semblent donc pas avoir eu un impact considérable sur l’issue du scrutin. La conservatrice avait récemment été blâmée par la commissaire à l’éthique de la province pour avoir tenté de faire tomber des accusations à l’endroit du pasteur Artur Pawlowski liées au blocage de la municipalité de Coutts. En contrepartie, la néodémocrate Rachel Notley n’a pas su convaincre les électeurs de lui donner un second mandat à la tête de la province, elle qui avait été première ministre de 2015 à 2019.
Les enjeux de la campagne
Les conservateurs ont réussi à remporter cette campagne électorale en imposant le thème de l’économie comme enjeu central. Leur promesse phare était de réduire les impôts de 760 $ pour tous les contribuables, en plus de faire adopter un projet de loi qui rendrait obligatoire l’usage du référendum pour toute tentative subséquente de hausse du fardeau fiscal. Le NPD a de son côté misé sur un dénigrement du leadership de Mme Smith et sur des mises en garde liées au fait que le PCU désire privatiser davantage des partis du système de santé.
Dans cette course où les deux formations politiques impliquées soutenaient l’industrie pétrolière de la province, l’environnement ne figurait pas dans les cinq priorités des électeurs selon un sondage mené par la firme Angus Reid*. C’était en effet le coût de la vie (60 %) et la santé (49 %) qui étaient les deux enjeux prioritaires des Albertains selon le même sondage. Cela a d’ailleurs été reflété par les enjeux abordés par les deux formations politiques durant les 29 jours de la campagne.
Une situation climatique précaire
La campagne électorale s’est déroulée au même moment qu’une cinquantaine de feux de forêt faisaient toujours rage sur le territoire de l’Alberta. Plus de 550 sont survenus jusqu’à présent depuis le premier janvier 2023 selon Alberta Wildfire Status Dashboard, un record pour la province.
Selon les autorités albertaines, 30 000 personnes ont dû quitter leur résidence en l’espace de quelques jours au mois de mai. De plus, selon des experts, l’état des feux de forêts ne risque pas de s’améliorer dans les prairies considérant que la température moyenne dans la région est de 1,9°C supérieure à celle de l’an 1950 selon Environnement et Changement climatiques Canada.
* La firme Angus Reid a sondé 1 374 Albertains du 12 au 16 mai. Le sondage a utilisé un échantillon probabiliste avec une marge d’erreur de plus ou moins 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Crédit image @Facebook de Danielle Smith