Par Meg-Anne Lachance
La crise du logement n’a pas quitté le Québec cette année. Selon Le Devoir, plus de 23 000 ménages sont sur des listes d’attente pour avoir un logement social à Montréal. Avec la pénurie d’appartements locatifs et l’augmentation inimaginable de ces derniers, le mois de juillet peut devenir une source de stress pour les locataires de la province. Il en est d’autant plus vrai pour les Québécoises.
Alors que les logements sociaux semblent être la meilleure solution pour contrer la crise du logement, ces derniers ne représentent que 6 % des logements sur le marché, un chiffre vraisemblablement beaucoup trop petit pour la demande du marché. Ajoutez à cela un délai moyen d’attente d’environ 5 ans lorsqu’il est question d’une famille nombreuse.
Discrimination
Devant l’augmentation des demandes pour les logements locatifs, les propriétaires ne se contentent plus d’une enquête de crédit.
« La discrimination, dans le contexte actuel de rareté des logements locatifs, est en hausse depuis quelques années », affirme Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain. Selon un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, l’année 2022-2023 aurait connu une hausse de discrimination liée au logement d’environ 10 %. Les femmes font notamment partie de ces personnes discriminées.
Selon le dernier recensement de Statistique Canada, le revenu moyen des Montréalaises équivaut à 78 % du revenu moyen des Montréalais. Cet écart salarial rend donc plus difficile la recherche de logement pour une femme. Cette difficulté devient encore plus grande lorsqu’il est question d’une mère monoparentale. Bien souvent, ces femmes se retrouvent dans des appartements qui ne conviennent pas à leurs besoins en termes de grandeur, prix, emplacement ou encore sécurité.
« On voit beaucoup de femmes qui ont été vulnérables en ayant subi du harcèlement par les propriétaires ou leurs voisins », explique la directrice générale de Logifem, Sally Richmond. Elle avance que ce contexte de crainte pousse des femmes à demeurer dans des appartements « infestés ou insalubres ». « C’est très problématique parce que le logement, c’est fondamental pour la santé, la capacité de travailler et la santé mentale », continue la directrice.
En plus de ces problèmes, les maisons d’hébergement pour femmes n’arrivent plus à fournir. En 2020-2021, cinq centres d’hébergement montréalais ont dû refuser plus de 15 000 demandes, faute de place.
Des solutions féministes
La Table des groupes de femmes de Montréal a lancé, le 14 septembre dernier, la campagne #MontréalFéministes pour le droit à la ville. Cette campagne met de l’avant des recommandations de différents organismes en lien avec la mobilité, le logement ainsi que la vie économique et de quartier.
Dans ces recommandations, on mentionne « le financement pour que les logements sociaux soient accessibles aux groupes de femmes sans discrimination et répondent à leurs réalités » et on demande de « miser sur la pérennisation des ressources existantes pour éviter le recours à des mesures hivernales ou d’urgence en itinérance ». À quand un #SherbrookeFéministes ?
« Les logements sociaux, les logements qui sont accessibles, ça permet aux femmes de sortir de la vulnérabilité » – Despina Sourias, conseillère associée à la condition féminine.
Source: Facebook RCLALQ Droit au logement