L’adaptation aux changements climatiques en émulsion au Québec 

Par Sophie Mottet 

Après un été haut en catastrophes naturelles de toutes sortes, Québec vient d’annoncer la création d’un comité-conseil en adaptation aux changements climatiques. Ce groupe d’experts viendrait répondre précisément aux questions d’adaptation et non seulement à celles concernant les changements climatiques, comme le fait déjà le comité consultatif sur les changements climatiques mis en place par le ministre Legault. 

Ce printemps, le ministre Legault avait annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars consacré à l’adaptation aux changements climatiques pour les cinq prochaines années. Une partie ira aux villes pour les outiller à faire face aux changements climatiques. Cependant, « les municipalités vont devoir contribuer aux investissements qui doivent être faits en adaptation aux changements climatiques, » tient à rappeler le premier ministre. 

S’adapter à quel coût? 

Selon une récente étude de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) réalisée par WSP et Ouranos, les coûts pour faire face aux changements climatiques sont estimés à 2 millions de dollars par année pour les municipalités du Québec, et ce, jusqu’en 2055. Il est à noter que l’étude « ne considère pas les conséquences de la transition vers une économie faible en carbone et les coûts de l’inaction future », et donc que l’estimation monétaire pourrait être beaucoup plus grande que celle prévue. 

Les 10 plus grandes villes du Québec ont proposé au prochain gouvernement de mettre en place un « Pacte Vert » avec les municipalités, afin de répondre à l’urgence climatique. Cet investissement servirait, entre autres, à adapter leurs infrastructures aux changements climatiques afin de protéger la sécurité des populations, mais également d’assurer la viabilité économique de ces municipalités.  

Bien que le ministre de l’Environnement, Benoît Charrette, ne s’engage pas à répondre aux demandes de ces villes, il souhaite en faire davantage sur cet aspect, d’où la création de ce nouveau comité. Effectivement, au printemps prochain aura lieu la publication du prochain plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte (PEV). Il est souhaitable que ce comité expert agisse comme référence et que leurs recommandations soient fortement prises en considération. 

Second comité, seconde chance 

Il suffit d’espérer que ce nouveau comité, dont le mandat est de conseiller en matière d’adaptation aux changements climatiques, ne subisse pas la même polémique que le comité consultatif sur les changements climatiques. Le 29 août dernier, Pierre-Olivier Pineau, professeur au département des sciences de la décision à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, a démissionné de ce comité. Il dénonçait une « sorte de censure », un manque de transparence ainsi qu’une vision différente, notamment concernant notre rapport à la consommation énergétique.  

En adition à ces 2 comités, une équipe a spécialement été créée au sein du ministère de l’Environnement pour se consacrer uniquement à l’adaptation aux changements climatiques. Celle-ci collaborera avec les groupes d’experts. L’identité de ces membres experts n’est pas encore connue, le gouvernement espère révéler prochainement les nominations de ce tout nouveau comité. 


Source: Facebook Benoit Charette

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