Par Médéric Dens
Voitures vandalisées, postes municipaux brûlés et plusieurs policiers blessés, la situation en Martinique ne cesse de s’envenimer. La petite île des Antilles continue d’être déchirée par une grande violence. Face au haut coût de la vie, le mécontentement des Martiniquais et Martiniquaises a dégénéré en véritable crise.
La Martinique, petite île d’appartenance française, présente un coût de la vie en constante augmentation. L’Institut national de la statistique et des études économiques a récemment publié ses résultats sur l’évolution économique de l’île entre 2022 et 2023. Ces données font état d’une augmentation globale du coût de l’alimentation de près de 10 % en moins d’un an.
D’autres données publiées ont quant à elles démontré une accentuation de l’écart du coût de la vie entre la Martinique et le reste de la France. Ces données projettent une différence de 40 % entre les deux.
La raison principale derrière cette constante augmentation ? « L’octroi de mer », une taxe mise en place pour plusieurs îles françaises afin de préserver l’économie locale.
L’arrivée de cette taxe n’a pas été bien accueillie par un groupe de Martiniquais, qui a lancé les manifestations à Fort-de-France, capitale de l’île. Le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources afro-caribéens (RPPRAC) organise depuis plusieurs semaines des blocages des quatre côtés de l’île.
Un couvre-feu nécessaire
Avec une escalade de violence sans précédent, le préfet de la Martinique a annoncé la mise en place, à partir du 10 octobre dernier, d’un couvre-feu de minuit à cinq heures du matin. Cette mesure « vise à rétablir l’ordre public et à faciliter les interventions des forces de sécurité intérieure et de secours, tout en permettant une reprise de l’activité économique ou associative en soirée ».
Pour les habitants de la Martinique, déjà affectés par une augmentation fulgurante des prix, l’île devient un véritable enfer. Dans une entrevue donnée à BFMTV, un habitant de Trois-Îlets, petite municipalité située au sud de la Baie de Fort-de-France, décrit la façon dont sont affectés les habitants.
« La situation est très tendue […] pour les déplacements, c’est quasi impossible actuellement, tous les axes routiers sont bloqués. Les entreprises sont fermées. Ça fait trois jours qu’on est bloqué. […] La Martinique est à l’arrêt total depuis deux jours. C’est pas beau. »
Dans la nuit du 20 au 21 octobre, un groupe d’une trentaine d’individus a organisé une manifestation illégale qui a dégénéré. « Blocages, incendies de barricades, tirs de mortiers et caillassages » étaient au rendez-vous selon les autorités martiniquaises.
À la suite de ces manifestations, un autre couvre-feu a été mis en place du 21 au 28 octobre. Ce couvre-feu vise également l’interdiction de « la vente au déballage d’artifices de divertissement et d’articles pyrotechniques ». L’annonce du couvre-feu a créé un véritable sentiment de panique sur l’île. À Fort-de-France, notamment, les gens se sont jetés sur les stations d’essence, les supermarchés ou encore les magasins de grande surface pour accentuer leurs réserves personnelles.
Source: Thank You Flickr
