Par Simon RD
OPINION/À partir du lundi 2 novembre, les élèves de troisième secondaire, en zone rouge, devront continuer leurs cours un jour sur deux à la maison. Pour François Legault, fermer les écoles est la dernière chose qu’il veut faire, c’est pourquoi son gouvernement a pris une telle décision. Toutefois, cette décision ne viendra certainement pas sans conséquence. Alors, serait-il temps, pour la société québécoise, de se retrousser les manches et d’aider ces jeunes à maintenir un niveau d’apprentissage optimal ?
Bien que l’intention du gouvernement, en cette période de pandémie, soit de prendre des décisions pour le bien de la santé publique, il est légitime de se poser des questions sur la transparence des politiciens et de douter de leurs décisions, qui ont indéniablement un impact sur la vie des citoyens. Certains jetteront le blâme sur le gouvernement, de prendre cette décision ma foi risquée, d’imposer un enseignement hybride pour ces jeunes. Encore une fois, c’est légitime. D’autres seront d’accord et c’est de cette façon que l’on construit un débat. Mais il ne faut pas oublier que le gouvernement n’est pas la société, et seuls ses membres peuvent créer le vrai changement.
La force d’un peuple
La population mondiale est dans une guerre, une guerre contre une pandémie dont la gravité et la grandeur nous échappent. Tellement qu’on a beaucoup de mal à conceptualiser cette crise sanitaire, qui envoie la faucheuse un peu partout dans le monde. Une crise qui restreint nos libertés occidentales et nos libertés individuelles… Ce qui arrive aux Sapiens est d’une immensité, d’une grandeur éléphantesque qui met l’homme face à beaucoup de défis avec lesquels nous devons composer et c’est par l’union que le spectre sera vaincu. Pour la jeunesse… pour le monde de demain.
La société et plus encore l’individu devront prendre soin de cette génération, sans devoir nécessairement compter sur le gouvernement, mais surtout sur les enseignants et enseignantes qui comptent, soit dit en passant, parmi les héros et héroïnes de cette pandémie pour nos jeunes. Du jour au lendemain, c’est superhéros, encore plus puissant que les Avengers, ont dû s’adapter et se réinventer pour permettre à ces jeunes de continuer à maintenir un certain niveau d’étude et d’apprentissage. Cependant, ils ont et auront besoin de soutien.
Pour les aider à garder la motivation, les jeunes élèves du secondaire devront être encadrés. Peut-être que les familles devront se réinventer aussi. Plus de soupers en famille, plus de discussions, plus d’encadrement, plus de lecture en famille, plus de rires, plus de présence. L’État n’est plus responsable de nos enfants, nous sommes en guerre. Il ne faut plus se fier au système à tout prix, il faut croire en nos professeurs et professeures et en la société.
La réalité et les laissés pour compte
Nul besoin d’être un spécialiste ou un psychiatre pour savoir qu’à l’âge de 14 ans, on peut être fragile, influençable et surtout enclin au décrochage scolaire. Que feront-ils à la maison ? Vont-ils vraiment étudier et suivre leurs cours ? On prend des décisions avec impulsivité, pour des solutions qui prennent du temps à développer ainsi qu’à mettre en œuvre. Bien sûr, nous sommes en pandémie. On n’a qu’à penser aux étudiants de l’université : on pouvait sentir un grand niveau d’anxiété, par de nombreux témoignages à travers les médias, durant le confinement, où les cours se faisaient à distance et en mode « isolement ».
Par ailleurs, il y a fort à parier que beaucoup d’environnements, dans lesquels plusieurs jeunes de secondaire trois baignent, ne sont certes aucunement propices à la réussite académique. Ce qui amène à parler des laissés pour compte.
On souhaite que le gouvernement ait pensé aux jeunes qui vivent dans des milieux défavorisés. Encore faut-il qu’il injecte de l’argent pour les organismes communautaires qui pourront aider ces jeunes. Il faut l’admettre, ce n’est pas tout le monde qui a une famille qui peut se permettre de payer les outils technologiques et informatiques pour l’utilisation des plateformes requises pour ces nouvelles stratégies d’éducation.
Il y en a qui peinent à se nourrir. Les journées à l’école leur permettent de se nourrir, d’être dans un environnement sain, le temps de quelques heures, au lieu d’être une journée complète chez eux dans des environnements souvent toxiques. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de vivre dans des quartiers aisés. D’ailleurs, le gouvernement de François Legault a fait appel aux étudiants universitaires pour aider ces jeunes. Peut-être que ce n’est pas une mauvaise idée. En effet, les universitaires devraient pouvoir aider à améliorer le monde. Voilà la chance d’améliorer celui de demain.
Solidarité
Depuis le début de la pandémie, on demande aux adolescents et adolescentes de faire leur part, de faire des sacrifices, de mettre des X sur leur développement et les activités essentielles à celui-ci, comme le sport et la socialisation. On leur demande de rester dans leur coin, loin des activités qui aèrent le cerveau. Le danger qu’ils restent seuls devant leur écran qui leur asperge cette lumière bleue tik-toxique. Depuis le début, on demande au cadre professoral la Lune. Le peuple québécois doit venir en aide au système d’éducation, en reprenant notre rôle en tant qu’humain.
Beaucoup d’âgisme sur les réseaux sociaux. « Pourquoi on nous fait ça, ce sont juste les vieux qui meurent ? » Mais où est partie notre humanité ? Pendant que nous sommes encore en santé, aidons nos jeunes, supportons-les et montrons-leur qu’aujourd’hui, ils font des sacrifices par respect pour leurs grands-pères et grands-mères, qu’ils font ça pour ceux qui ont bâti le monde d’hier pour nous permettre le monde d’aujourd’hui. N’oublions pas que demain, ce seront eux qui auront bâti le monde d’hier.
C’est fou comme les jeunes trouvent le plus beau du monde dans les plus petites choses aussi insignifiantes qu’elles puissent l’être pendant que les adultes cherchent le négatif dans les choses aussi grandes que l’univers. Sûrement l’art de la déresponsabilisation. Enseignantes et enseignants, restez forts, la société est en route.