La droite se consolide en Grèce

Par Aurélien Nambride

L’appel démocratique du 21 mai a mobilisé l’électorat grec aux urnes lors des plus récentes élections législatives. Le scrutin a reporté au pouvoir la droite du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, alors que la gauche s’est affaissée. Mitsotakis, n’ayant pu obtenir la majorité avec les résultats, a décrété la tenue de nouvelles élections pour le 25 juin afin de sécuriser une majorité au parlement.

Bien que la majorité n’ait pas été obtenue, la population grecque a réélu le gouvernement de Mitsotakis déjouant les sondages. Ce dernier gouverne le pays depuis 2019 en prônant la modernisation économique et une fermeté face à l’immigration déferlante d’une Turquie hostile à l’Union européenne (UE).

Une droite renforcée et une gauche qui s’effrite

Depuis quatre ans, Kyriakos Mitsotakis gouverne la Grèce avec son parti conservateur Nouvelle-Démocracie (ND). Le bilan de son gouvernement est relativement positif, considérant que l’économie se porte mieux grâce à sa politique de modernisation et libéralisation économique. En raison de scandales variés, les sondages le donnaient gagnant, projetant entre 121 et 125 sièges, toutefois loin de la majorité absolue de 151 sièges selon VOA News. Néanmoins, à la surprise générale, le parti a remporté 146 sièges.

Ce résultat s’est obtenu au détriment de Tsipras, ancien Premier ministre du pays de 2015 à 2019 et candidat du parti de gauche SYRIZA. Celui-ci a vu son parti décliner de 86 à 71 sièges. La gauche modérée de PASOK, qui fut au pouvoir avant la crise de 2008, a pour sa part remonté de 22 à 41 sièges en prenant des voix de SYRIZA, jugé économiquement trop radical et populiste. L’extrême droite, généralement minoritaire dans les élections grecques, n’a récolté que 16 sièges. Les coalitions étant rares en Grèce, Mitsokatis a alors imposé une nouvelle élection le 25 juin prochain pour tenter d’obtenir une majorité au parlement.

Tout au long de la campagne, Mitsotakis s’est focalisé sur un programme économique en promettant des baisses de l’impôt et du chômage, ainsi qu’une hausse de l’investissement. La capacité de repayer l’emprunt de 2,87 milliards d’euros à l’eurozone pour contrecarrer la crise de la dette a bénéficié à sa popularité durant la campagne. Les partis de gauche se sont quant à eux principalement focalisés sur la corruption et d’autres enjeux sociaux économiques.

Une campagne sous fond de menace turque

Parallèlement, les récentes élections turques ont reconduit Erdogan à un second mandat, risquant de prolonger les tensions entre les deux pays voisins en raison de l’utilisation de vagues migratoires par Erdogan comme levier face à l’UE. À l’instar de Trump, Mitsotakis a érigé un mur de 37 km face à la Turquie, promettant d’y rajouter 100 km d’ici 2026 lors de sa récente campagne. Les iles Aegean et Chypre sont aussi source de tensions. C’est partiellement grâce à sa fermeté face à Erdogan que Mitsotakis a remporté les élections.  

Lors de l’ultime rappel aux urnes ce 25 juin, Mitsotakis est convaincu de remporter grâce au nouveau système électoral grec, récompensant le parti remportant le meilleur résultat avec des sièges additionnels. Cette réélection marquera la continuation d’une politique de modernisation économique et le maintien d’une politique migratoire ferme, en dissonance avec celle de la Turquie.


Crédit image @Wikimédia

Scroll to Top