Par Rémi Brosseau-Fortier
Plus de deux mois après le second tour des élections législatives françaises, l’Hexagone n’a toujours pas de premier ou de première ministre désigné·e par le chef d’État, le président Emmanuel Macron. La trêve pour les Jeux olympiques de Paris n’aura pas suffi pour permettre de trouver la personne allant succéder au premier ministre démissionnaire.
En effet, cela fait plus de 50 jours que le gouvernement de Gabriel Attal, le premier ministre issu de la formation politique du président Macron, a démissionné. La raison en est simple : la coalition du camp présidentiel a perdu la majorité relative qu’elle détenait à l’Assemblée nationale.
Sur les 577 sièges de l’hémicycle, la coalition présidentielle Ensemble est passée de 245 sièges en 2022 à 163 sièges après le second tour des élections législatives de juillet 2024.
De son côté, la coalition des principaux partis de gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), a atteint la majorité relative avec 180 sièges à l’Assemblée nationale. Cependant, considérant que le seuil requis pour atteindre la majorité absolue est de 289 sièges, aucun parti ou groupe n’est en mesure d’imposer son choix de premier ou de première ministre.
La candidature du NFP rejetée par le président
Dans le système français, le pouvoir exécutif est bicéphale : le chef d’État, soit le président, choisit le chef du gouvernement, le premier ministre. Ainsi, le président Macron a écarté la candidate commune du NFP, Lucie Castets, députée et fonctionnaire de formation.
En réponse, le parti de gauche La France Insoumise (LFI) a lancé une motion de destitution du président de la République française conformément à l’article 68 de la Constitution française. Une fois déposée à l’Assemblée, la motion doit être signée par au moins 58 membres élus.
En date du 4 septembre, 81 députés avaient signé la motion. Toutefois, celle-ci devrait avoir de la difficulté à passer l’étape du vote aux 2/3 par l’Assemblée nationale et par le Sénat.
Les trois candidatures potentielles de Macron
Après de longues consultations, des rumeurs circulent dans les médias français comme quoi le camp présidentiel semble avoir déniché trois candidatures potentielles pour remplir le rôle de premier ministre.
D’abord, il y a Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de centre gauche sous la présidence de François Hollande. Le nom du député de droite et président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, figure également comme favori du moment.
Complètement à l’écart de ces deux personnalités politiques connues en France, il y a enfin Thierry Beaudet, l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental. Ce dernier choix a été une surprise pour les médias et la population française, car il s’agit d’une personnalité inconnue du grand public.
Sur la chaîne d’information BFM-TV, un bandeau d’information datant du 3 septembre 2024 résumait avec humour la chaise musicale se déroulant actuellement à Matignon, lieu où se situe le bureau ainsi que le cabinet du premier ministre : « Matignon : Macron teste un nom par jour ! »
Le temps est compté pour Emmanuel Macron. Avec le budget 2025 de l’État français qui doit être déposé au plus tard le 1er octobre, il reste peu de temps pour former un gouvernement. Ainsi, Macron n’a qu’un mois pour remettre les travaux du gouvernement français sur les rails et ramener la normalité dans le cœur démocratique de la République française.
Source: Union européenne 2022