La coopération internationale : une expérience formatrice sur les plans professionnel et personnel

Nombreux sont les programmes universitaires offrant des possibilités d’effectuer un stage à l’international. Peu importe la forme que cette expérience prend, le séjour d’études à l’étranger s’avère très formateur, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. 

Par Dorian Paterne Mouketou, Stagiaire en coopération internationale au Sénégal

La coopération internationale permet aux pays de développer des partenariats à long terme pour intervenir sur les enjeux nécessitant une assistance financière, technique ou logistique. L’expérience à l’international demeure une opportunité de découvrir d’autres cultures, de vivre dans une communauté où tisser des liens, de contribuer au développement durable dans les pays en voie de développement et de développer ses propres compétences professionnelles et personnelles. Il existe plusieurs programmes visant justement à initier les jeunes à la solidarité internationale, puisque ceux-ci constituent la relève dans ce domaine. 

Programme de stages pour les jeunes

Les Programmes de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ) sont une initiative du gouvernement du Canada visant à permettre aux jeunes d’acquérir une expérience dans le domaine du développement international à l’étranger. Ces stages se déroulent majoritairement en six (6) mois, habituellement dans les pays de l’Asie, de l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Afrique. Ils s’adressent par-dessus tout aux gens de 19 à 30 ans détenant un diplôme postsecondaire. Les enjeux sur lesquels les jeunes professionnels canadiens peuvent travailler sont « l’égalité entre les femmes et les hommes, l’environnement, la santé, l’éducation, le développement des petites entreprises, et l’agriculture ».

Québec sans Frontières

Le programme QSF est une initiative du Ministère des relations internationales et de la francophonie du Québec (MRIF). Il s’adresse aux jeunes de 18 à 35 ans qui veulent mettre à profit leurs aptitudes personnelles et professionnelles sur le plan de la solidarité internationale. Pour les personnes désirant travailler dans la coopération internationale, le programme QSF offre une belle initiative dans le domaine. Ce programme entend contribuer aux efforts de développement durable dans les pays en voie de développement, en plus de travailler dans un souci de partenariat Nord-Sud. 

QSF offre deux volets d’implication : le premier, universel, est ouvert à tous, sans exigence de formation ou d’expérience professionnelle; le second volet, dit public cible, offre l’occasion de faire un stage en solidarité internationale avec un groupe qui a la même formation, le même profil ou les mêmes champs d’intérêt que nous. En ce sens, l’expérience professionnelle ou académique est souvent reliée au projet.

Il existe au Québec des dizaines d’organismes de coopération internationale (OCI) qui offrent des stages d’initiation à la solidarité internationale, tant à l’hiver qu’à l’été. Ceux-ci veulent inculquer aux jeunes le sens de la sensibilisation du public du rôle du Québec dans le domaine de la solidarité. En retour, ce programme veut favoriser le rayonnement du Québec sur la scène internationale, cela va sans dire. 

Des stages spécifiques aux programmes d’études

Certains domaines de métier offrent des stages plus spécifiques aux étudiants voulant acquérir une expérience à l’étranger. Certaines organisations de coopération internationale travaillent en ce sens pour soutenir des projets à travers le monde. C’est le cas de Psychoéducation sans frontières, Ingénieurs sans frontières, Avocats sans frontières et d’autres volets plus généraux de stages étudiants tel qu’Étudiants sans frontières. Ces stages sont souvent crédités, ce qui permet de mettre à profit ses compétences personnelles et professionnelles et d’acquérir une expérience sur le plan international.

La réalité des stages à l’étranger

Avant d’effectuer un stage à l’étranger, il faut tenir compte de plusieurs aspects : les mœurs et les dynamiques culturelles du pays d’arrivée, les rapports sociaux, le contexte historico-politique, l’apport et les répercussions du projet qu’on veut réaliser, et nos attentes. L’un des éléments premiers qu’on réalise au cours d’un voyage dans un pays, dont les us et coutumes nous sont étrangers, est le fameux choc culturel. Celui-ci survient lorsqu’une personne se retrouve désorientée face à un nouveau mode de vie qui ne lui est pas familier. Le choc culturel peut autant être vécu à l’étranger (lorsque nous-mêmes voyageons) que dans notre propre pays, notamment lorsque l’on est face à l’immigration. S’informer sur le pays d’accueil permet sans doute d’anticiper ou d’appréhender certains comportements. Cela peut aider à amortir le choc et à entamer l’adaptation culturelle. Par-dessus tout, il faut chercher à comprendre ces différences et à les accepter, même si l’on n’est pas d’accord. 

Il est important de comprendre la réalité du pays qu’on visite. Quelle est la place de la religion? Comment les femmes et les hommes, ou les gens de différents groupes ethnolinguistiques, composent-ils dans la société? Il est important de connaître le contexte politique du pays d’accueil : est-ce une dictature ou un pays instable? Les organismes de coopération internationale offrent des formations pré-départ pour préparer les stagiaires à ces réalités locales. Il est toutefois important de bien s’informer sur les précautions à prendre. En ce sens, le milieu de stage est souvent trop restrictif, et cela peut causer beaucoup de frustrations chez les stagiaires. Le programme QSF en est un bel exemple : les règles sur les déplacements dans la communauté, les heures fixes pour être à la maison, l’interdiction de l’alcool (cela peut être difficile pour certaines personnes), l’interdiction de relations amoureuses, intimes ou sexuelles avec les membres de la communauté ou les autres stagiaires québécois, peuvent être très frustrantes pour bien de gens.

Enfin, avant d’effectuer un stage à l’étranger, les étudiantes et les étudiants se font beaucoup d’attentes par rapport à leur projet. Même s’il est souvent conseillé d’attendre d’arriver dans le pays du stage, bon nombre de gens aiment se faire leurs propres idées. Toutefois, lors d’un stage à l’international, il y a souvent des déceptions. Celles-ci sont liées soit au sentiment qu’on n’a pas accompli grand-chose, et de ce fait à la pensée de notre impuissance face aux situations, soit aux exigences du projet lui-même. Le budget et les ressources matérielles, la disponibilité des gens, l’acceptabilité du projet dans la communauté, les répercussions du projet, peuvent être autant des facteurs de stress dont il faut tenir en compte. 

La solidarité internationale : un échange gagnant-gagnant?

J’aurais aimé qu’on me dise, avant de voyager, que l’expérience à l’étranger était beaucoup plus profitable pour moi que pour la communauté. Cela va sans dire qu’on apporte quelque chose dans le milieu de stage, entre autres un soutien financier, peut-être un nouveau savoir-faire ou un partage des connaissances. Toutefois, lorsqu’on fait un bilan à la fin du stage, les jeunes québécois ont plus de bienfaits à énumérer. De ce fait, peut-on dire que les jeunes reçoivent 75 % et en donnant 25 % à la communauté? Car vivre dans une communauté est une expérience enrichissante surtout pour nous. On ouvre nos horizons, on découvre une nouvelle culture, on apprend de nouvelles choses, on développe des aptitudes professionnelles et personnelles. En bref, au final, il faut être conscient de l’ampleur du changement qu’on effectue à l’étranger, sans quoi l’on est facilement déçu!

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