Jésus a demandé de célébrer sa mort, et non sa naissance (Luc 22:19, 20)

Par Rosanne Bourque

Nous sommes le 24 décembre autour d’une longue table décorée d’étoiles dorées et de fleurs rouges scintillantes. L’odeur de la dinde, des tourtières et du ketchup maison envahit nos narines. L’album de Noël de Michael Bublé chatouille nos oreilles et on est tout souriant en se demandant poliment le sel ou le poivre.

Après le repas, on se raconte des histoires, on jase, on chante des chansons et on attend impatiemment qu’il soit minuit. C’est alors que le père Noël passe par nos cheminées et dépose des cadeaux sous le sapin qu’on a pris plaisir à décorer. Le 25 au matin, les enfants sont émerveillés et, de ce fait, les parents aussi. Les emballages se défont et les visages s’illuminent. On est heureux que les cadeaux qu’on a si soigneusement choisis et emballés se retrouvent enfin dans les mains de ceux qu’on aime.

On vit alors la joie de partager, d’offrir et de recevoir des biens, mais on ressent aussi beaucoup d’amour. Des souvenirs et des anecdotes se créent alors que la famille est réunie.

Un simple 25 décembre

Nos Noëls se ressemblent et se distinguent à la fois. Toutes les familles s’approprient cette tradition à leur façon, mais on pense rarement à ceux qui ne fêtent pas la naissance de Jésus pour des raisons religieuses ou familiales. Comme les Témoins de Jéhovah par exemple.

Il faut savoir que les membres de cette religion ne célèbrent pas les anniversaires de naissance puisque la bible ne le commande pas et les Témoins de Jéhovah suivent à la lettre ce qui est dicté dans ces textes. Certains passages de la bible peuvent paraître contraignants, mais si vous portez réellement attention aux messages véhiculés et que vous nuancez un peu, on y apprend de très bonnes valeurs. Ils ne fêtent donc pas la naissance de Jésus et, de toute façon, selon la bible, celui-ci ne serait pas né le 25 décembre. Les pratiquants de cette religion se réunissent parfois entre membres de la communauté, comme à l’habitude, sans plus.

Un premier Noël

Le but ici n’est pas de critiquer les traditions ou de débattre sur la pertinence de Noël. Il est plutôt question d’une jeune femme, Marie*, qui vivra cette année, autour d’une longue table chaleureusement décorée, son premier Noël. Étant issue d’une famille de Témoins de Jéhovah, elle avait toujours passé son 25 décembre comme toute autre journée. Marie a décidé de quitter la religion pour pouvoir vivre selon ses propres principes et développer des buts bien à elle, ce qui l’a forcée à faire des sacrifices : ses parents, des amis, de la famille et des repères auxquels elle s’était fiée pendant 21 ans. Tout en gardant en tête les bonnes valeurs acquises auprès des Témoins comme le partage et la loyauté, Marie est comblée par sa décision et elle a plus l’impression de se respecter. Elle se souvient avoir dû cacher ses valeurs et ses réels goûts à plusieurs reprises, comme à Noël, lorsqu’elle faisait les bricolages en cachette à l’école.

Cette année, Marie vivra son premier Noël et se sent comme une enfant de cinq ans. Elle avait envie de m’en parler un peu, mais surtout de vous rappeler qu’avec ou sans famille, entre amis ou entre collègues, Noël peut prendre la signification que vous voulez, ce n’est pas grave tant que vous y trouvez du bonheur. Après tout, c’est une raison de se réunir, d’avoir du plaisir et de partager. C’est donc bien plus qu’une fête païenne.

Si vous ne fêtez pas Noël, soyez simplement fiers de vos traditions et partagez du love à la tonne.

*Marie, nom fictif


Crédit photo © We Hear It

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