Par Samuel Bédard
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, était de passage à Washington, la semaine dernière, et a profité de cette occasion pour faire son quatrième discours au Congrès américain. Cette visite a eu lieu neuf mois après le début du conflit toujours constant entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien.
Le rendez-vous diplomatique a cependant été éclipsé par le récent retrait de Joe Biden de la course à la présidence américaine. Le président israélien, Isaac Herzog, a d’ailleurs salué le travail qu’a effectué Biden lors de son mandat.
« En tant que premier président américain à s’être rendu en Israël en temps de guerre […] et en tant que véritable allié du peuple juif, il est un symbole du lien indéfectible entre nos deux peuples », a-t-il déclaré sur X.
Benjamin Netanyahou a rencontré le président sortant mardi, bien que la durée exacte de sa visite fût incertaine. Steven Cook, spécialiste du Moyen-Orient, note que « l’atmosphère n’a jamais été aussi tendue […] en particulier entre la Maison-Blanche et le premier ministre israélien ».
Pressions et critiques internationales
Les États-Unis, avec le soutien du Qatar et de l’Égypte, cherchent à relancer les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Depuis plusieurs mois, le président américain met de la pression sur son allié israélien. Le président Biden avait notamment qualifié la situation humanitaire de Gaza d’« inacceptable ».
Cette visite du gratin diplomatique israélien cherchait à apaiser le gouvernement américain, qui peine à contenir son agacement face à la riposte israélienne. Depuis le 7 octobre dernier, les Nations Unies recensent plus de 34 000 décès du côté palestinien. Près de 14 500 de ces victimes seraient des enfants.
Alors que la pression internationale augmente sur le pays, Israël continue sa colonisation en Cisjordanie. La Cour internationale de justice a d’ailleurs récemment jugé « illicite » cette présence israélienne et a demandé des mandats d’arrêt pour crimes de guerre contre Netanyahou.
Un après-guerre qui inquiète autant
Washington continue d’insister sur la nécessité critique d’un plan clair pour l’après-guerre à Gaza. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que « ce qui sera important lorsqu’on l’aura [un cessez-le-feu], ce sera de s’assurer qu’il y a un plan clair pour l’après ».
Malgré la proposition d’une Autorité palestinienne d’après-guerre faite par l’administration Biden et appuyée par la communauté internationale, Israël continue de refuser cette idée. Le pays a rejeté, mardi dernier, un accord entre les rivaux Hamas et Fatah sur une gouvernance commune des territoires palestiniens après la guerre.
Blinken estime également que la perspective d’un retour du Hamas à Gaza après la guerre est inacceptable. Ce dernier avance cependant que l’occupation israélienne du territoire l’est tout autant et met en garde contre un possible vide de pouvoir à Gaza.
La visite de Netanyahou a été scrutée de près en Israël, où les familles des otages détenus à Gaza réclament sans relâche un accord pour leur retour. Selon les services de renseignement israéliens, environ 115 otages seraient détenus par le Hamas, mais seulement 70 d’entre eux seraient toujours en vie.
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