Par Kevin Galipeault
Alors que les têtes dirigeantes de Québec solidaire et d’Option nationale ont conclu une entente de principe, c’est maintenant au tour de leurs membres respectifs à trancher. En effet, le 3 octobre dernier, ces deux partis annonçaient à leurs membres que les négociations entourant la fusion de leurs partis étaient arrivées à un commun accord.
Selon Manon Massé, il s’agit d’un « moment intéressant pour la gauche politique au Québec. Pour une nouvelle fois, le mouvement indépendantiste de gauche est appelé à se poser la question suivante : Est-ce qu’on élargit la base des progressistes indépendantistes qui veulent dès un premier mandat se doter d’une assemblée constituante pour se donner un pays? »
Travailler ensemble pour créer un Québec plus juste
De part et d’autre, des craintes provenant des militants et militantes des deux partis peuvent être entendues. Cependant, selon madame Massé, « c’est un bon timing, un bon moment pour travailler ensemble et surtout apprendre à travailler ensemble ». Faisant partie de la fusion entre Option citoyenne et l’Union des forces progressistes (UFP) qui a créé Québec solidaire en 2006, elle a vite remarqué que ses craintes étaient non fondées. Les deux formations politiques ont des valeurs semblables et sont surtout toutes deux porteuses d’une même volonté : celle de créer un projet de société plus juste pour le Québec.
Les effets et les enjeux derrière cette fusion
Cette fusion aurait pour effet de « compléter la famille » selon la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Ces deux partis ont des valeurs communes, dont le militantisme et le progressisme, « il ne s’agit donc pas d’un calcul mathématique pour une fusion [de Québec solidaire] avec un parti récoltant seulement 1 % [des voix aux élections] ». Aussi, elle précise que l’enjeu politique derrière cette fusion serait de démontrer que Québec solidaire peut faire des compromis et qu’il est le parti rassembleur du 21e siècle au Québec.
Rendre Québec solidaire résolument souverainiste
Par le passé, l’approche du parti était de créer une assemblée constituante qui représenterait le peuple afin d’y débattre entre un Québec indépendant et un fédéralisme renouvelé. Avec l’arrivée des militants et militantes d’Option nationale au sein du parti, cette assemblée constituante aurait comme nouveau mandat d’écrire la constitution pour un État québécois libre. Le fédéralisme serait alors complètement mis à l’écart. Avant que l’entente de principe ne soit signée, il s’agissait de l’entorse principale entre les deux partis selon la députée.
Le collectif Option nationale
Tout comme le Parti communiste du Québec est devenu un collectif au sein de Québec solidaire au moment de sa création, Option nationale deviendra un nouveau collectif reconnu. Ce statut permettra à ses membres de faire la promotion de ses idées. Selon la députée solidaire, ce regroupement s’occupera alors de faire connaitre les bienfaits de l’indépendance du Québec. Option nationale a déjà démontré par le passé qu’il excelle dans ce domaine avec la publication du bouquin intitulé Le livre qui fait dire oui. Ce dernier a été distribué gratuitement à 15 000 personnes en plus d’avoir 4 000 copies vendues.
Aussi, Québec solidaire promet à tous les employés et toutes les employées d’Option nationale un emploi au sein de son nouveau parti. Des sommes seraient également réservées pour organiser l’Université sur l’indépendance au printemps prochain afin de mieux faire connaitre les enjeux entourant la création d’un État québécois libre. De plus, Manon Massé affirme être prête à travailler le plus tôt possible avec les membres d’Option nationale pour se préparer aux prochaines élections qui seront dans moins d’un an. En plus de s’assurer de se joindre à un parti progressiste indépendantiste en croissance, ces membres auront maintenant trois voix à l’Assemblée Nationale.
Les dates importantes à se rappeler sont les suivantes : du 1er au 3 décembre, c’est au tour des solidaires de se prononcer lors de leur congrès alors qu’Option nationale tiendra le sien au courant de la fin de semaine suivante, soit le 10 décembre.
Crédit Photo © Radio-Canada