Faut-il exclure la Russie du G20 ? 

Par Julianne Gagnon 

Dans les dernières semaines, des pourparlers ont eu lieu afin de déterminer si la Russie devrait être ou non exclue de la rencontre du G20 qui se tiendra en Indonésie d’ici la fin de l’année. Avec la guerre qui sévit en Ukraine, plusieurs représentants d’État se sont positionnés à ce sujet. 

Créé en 1999, le Groupe des vingt (G20) regroupe les puissances économiques du monde ainsi que certaines institutions internationales comme le Fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque Mondiale (BM). Ces acteurs se retrouvent annuellement pour favoriser une certaine stabilité économique et les rencontres permettent aux pays présents d’entamer un dialogue. Ils peuvent ultimement trouver des solutions aux différentes crises économiques qui pourraient survenir dans le monde. 

Les membres du G20 sont : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni, la Russie, la Turquie et l’Union européenne. Ensemble, ils représentent près de 80% du PIB mondial et regroupent 60% de la population.  

Des pays en désaccord avec la présence des Russes 

Suivant l’attaque de la Russie en Ukraine, plusieurs pays du G20 ont dénoncé Moscou et demandent à ce que Vladimir Poutine ne soit pas présent lors de la prochaine rencontre à Bali en novembre 2022. Bien que la date semble lointaine, certains considèrent que les actes commis en Ukraine doivent avoir des conséquences. « La Russie a envahi l’Ukraine. C’est un acte violent et agressif qui fait voler en éclats l’état de droit international, l’idée de s’asseoir autour d’une table avec Vladimir Poutine à mes yeux va trop loin », disait Scott Morrison, premier ministre australien, à l’ Agence France-Presse. 

Il n’est pas le seul qui condamné les actions de Poutine. En effet, Justin Trudeau l’a aussi dit à La Presse canadienne: « Ça ne fait aucun sens d’avoir une discussion sur la croissance mondiale économique quand le pays responsable pour une grande partie des bouleversements serait autour de la table en train de faire semblant de contribuer. » 

Outre ces deux premiers ministres, le président américain Joe Biden a tenu un discours similaire au cours des dernières semaines et voulait que la Russie soit expulsée de la rencontre. Toutefois, il a soulevé que si le pays hôte n’était pas en accord, il souhaitait y voir aussi Volodymyr Zelensky, Président de l’Ukraine. 

En 2014, la Russie avait annexé la région de la Crimée. Cette action avait conduit à son exclusion du Groupe des huit (G8), nommé maintenant le Groupe des sept (G7). Cette sous-division du G20 qu’est est composée des plus grandes puissances du globe. Elles détiennent les deux tiers de la richesse mondiale. 

Ceux qui appuient la Russie 

À l’opposé, la Chine est en complet désaccord avec le retrait de la Russie du G20 et compte bien défendre son allié. Pour le Président chinois Xi Jinping, Moscou est un membre important du G20 et la présence de Poutine est primordiale. Dans le Daily Mail, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Wenbin a déclaré que « La Russie est un membre important, et aucun membre n’a le droit d’expulser un autre pays. » Bien qu’il n’ait pas tort, les pays membres du G20 n’ont pas l’autorité de décider si un membre est bienvenu ou non lors des rencontres, ils peuvent tout de même faire entendre leurs opinions sur un sujet polarisant comme la guerre en Ukraine.  

Carlos Alberto França, ministre brésilien des Affaires étrangères, a indiqué qu’il était en opposition avec les pays souhaitant que la Russie soit exclue du Sommet.« Nous sommes clairement opposés [à l’exclusion de la Russie] conformément à notre position traditionnelle en faveur du multilatéralisme et du droit international », a-t-il déclaré. 

L’Indonésie, le pays hôte de cette année, considère que sa position doit rester impartiale face à la situation. Suivant l’annonce de Poutine sur sa présence au G20, les représentants indonésiens ont, annoncé que les questions économiques ainsi que la reprise mondiale étaient la priorité pour ce prochain Sommet du G20. S’il y avait des problèmes, des solutions allaient être trouvées pour accommoder toutes les parties.  

L’avenir nous le dira 

Les leviers de coercition offerts aux pays en désaccord avec la présence russe au G20 sont limités. Ils pourraient faire comme ils l’ont fait pour le Conseil de l’Arctique et annoncer la suspension de leur participation. Par contre, puisque plusieurs pays du G20 n’ont pas encore réagi à la nouvelle, les prochains développements sont incertains.  

Des pourparlers auront lieu entre les représentants des États afin d’en arriver à un compromis qui va plaire aux différents groupes. Présentement, ils ne s’entendent clairement pas sur la suite des choses. Il faudra attendre ces discussions afin d’en connaitre le dénouement. Au moment d’écrire ces lignes, il n’y a rien de confirmer quant à la présence ou non de la Russie lors du prochain Sommet du G20. 


Crédit image @ Pixabay

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