Par Rémi Brosseau-Fortier
Israël a revendiqué, le 30 juillet, l’élimination du chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, ainsi que le chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr. Les menaces de ripostes par les deux groupes politico-religieux ainsi que par l’Iran, leur soutien historique, font craindre une nouvelle fois le débordement du conflit au Liban.
Les efforts déployés par les différents camps du conflit israélo-palestinien pour l’atteinte d’un cessez-le-feu ont pris un coup dur le 30 juillet dernier. Alors qu’il était en visite à Téhéran pour rencontrer le nouveau président iranien, Ismaël Haniyeh a été tué par une frappe aérienne israélienne.
Quelques heures auparavant, Israël annonçait qu’une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth avait « éliminé » Fouad Chokr, « le plus haut responsable militaire » du Hezbollah.
Ce dernier était qualifié par l’État hébreu de « bras droit de Hassan Nasrallah », la tête dirigeante du groupe paramilitaire islamiste chiite.
Le Hamas a rapidement réagi, en annonçant que l’attaque « ne restera pas sans réponse ».
De vives réactions
L’Iran, un allié et bailleur de fonds majeur pour le Hamas et le Hezbollah, a vivement dénoncé ces assassinats. Le guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei, a promis des représailles à l’encontre d’Israël pour « venger le sang » versé sur le territoire iranien.
Le groupe rebelle yéménite des Houthis a pour sa part promis une « réponse militaire » à la « dangereuse escalade » causée par le gouvernement israélien. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui dénoncé l’« assassinat perfide » de son « frère » Ismaïl Haniyeh qui a été, selon lui, victime de « la barbarie sioniste ».
Dans des propos rapportés par l’AFP, le premier ministre libanais, Najib Mikati, a annoncé que son gouvernement se préparait à une situation qui pourrait « devenir impossible à maîtriser ».
Face à ces menaces, plusieurs pays ont pris des mesures de sécurité préventives, craignant l’arrivée d’un conflit généralisé.
En Occident, diverses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers le Liban et la ville de Tel-Aviv en raison des risques d’escalade militaire. Pour leur part, le Canada, la France et les États-Unis ont demandé à leurs personnes citoyennes présentes au Liban de quitter la région dès que possible.
Négociations de la dernière chance ?
Au travail depuis plusieurs mois, le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken poursuit urgemment le processus de négociations entre Israël et le Hamas.
Effectuant depuis le mois d’août un nouveau cycle de « navettes diplomatiques » entre l’Égypte, le Qatar et Israël, Blinken a déclaré qu’après plus de 10 mois de guerre, « le temps est compté ».
Le 19 août dernier, les États-Unis ont affirmé qu’Israël avait accepté le nouveau plan de cessez-le-feu. Le Hamas n’a cependant toujours pas accepté de ratifier l’accord en raison d’un rejet des récentes propositions de modifications.
Le groupe palestinien avait reproché au plan original d’être des « diktats américains ».
Tandis qu’Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de bloquer les négociations, le conflit faisant rage depuis le 7 octobre 2023 a atteint un triste bilan de plus de 40 173 décès et plus de 92 401 personnes blessées.
Source: Council Of The Federation Of The Federal Assembly Of The Russian Federation