Par Hugo Lapointe Lemonde
Le 18 avril 2023, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il abandonnait l’idée d’un tunnel autoroutier entre Québec et Lévis. Le troisième lien promis par la Coalition avenir Québec (CAQ) se concentrera sur le transport collectif. Il s’agit de la troisième mouture proposée en moins d’une décennie pour ce projet controversé.
L’idée d’un lien entre la ville de Québec et de Lévis remonte aux années 1960, le sujet ayant été abordé lors d’un entretien à l’émission Aujourd’hui, animée par le journaliste Jean Ducharme. Durant l’émission, les personnes invitées se sont entendues pour dire qu’un lien entre les deux villes est nécessaire pour améliorer la fluidité de la circulation. L’idée est toutefois tombée en dormance par la suite pour plusieurs années.
Chronologie moderne du troisième lien
Cependant, la phase sérieuse du projet a réellement débuté en 2014, alors que les membres de la Chambre de commerce de Lévis ont relancé l’idée d’un tunnel sous-fluvial dans l’est de Québec et de Lévis. En 2016, les conclusions d’une étude commandée par le ministère des Transports révèlent que le tunnel coûterait environ 4 milliards $. La même année, le maire de Québec, Régis Labeaume, commence à évoquer la nécessité d’un troisième lien.
En 2017, la CAQ commence à établir son intention par rapport à ce lien. Il demande formellement au gouvernement Couillard de prioriser le projet. Lors de sa préparation pour les élections, se tenant le 1er octobre 2018, la CAQ promet le début de la construction du troisième lien durant son premier mandat.
En août de la même année, le gouvernement libéral de Couillard affirme que la construction du troisième lien ne commencera pas avant 2026. La ministre libérale déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay, explique que le gouvernement doit préparer une étude pour analyser les cinq emplacements potentiels d’un troisième lien.
L’année suivant la victoire de la CAQ aux élections, le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, confirme que le troisième lien sera un tunnel sous l’île d’Orléans. Cependant, en 2020, le gouvernement de Legault change l’emplacement du lien. Celui-ci partira maintenant à la hauteur de la rue Monseigneur-Bourget sur la Rive-Sud, pour atteindre Saint-Roch à Québec. En 2021, le troisième lien est dévoilé comme un tunnel sur deux étages de 8,3 km et l’année d’après comme deux tubes de 12 à 15 mètres de diamètre chacun.
La conclusion ?
Selon un article de Radio-Canada, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a révélé que les études sur le troisième lien ne révèlent pas de bonne justification pour la construction d’un tunnel autoroutier. Alors, le gouvernement de Legault a décidé que le tunnel sera réservé uniquement pour le transport en commun. Toujours selon Radio-Canada, les gains en temps pour le transport collectif, de 71 % comparés à 37 % pour les automobilistes, auraient motivé cette décision.
De plus, un projet de transport collectif permettra possiblement d’avoir accès à du financement du fédéral plus facilement. Ottawa a effectivement mentionné ne plus vouloir financer la création de nouvelles routes, mais posséder un budget encore disponible pour le développement de transports en commun.
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