Mer. Avr 24th, 2024

Par Mathis Bineau-Frampton  

L’avant-première à Sherbrooke du film Respire du réalisateur Onur Karaman avait lieu le jeudi 26 janvier à La Maison du cinéma. Visionnement du film et discussion avec le réalisateur et les acteurs étaient le programme de la soirée pour inciter la communauté sherbrookoise à aller voir ce film québécois.  

Un film sur la difficulté de la vie  

Respire raconte l’histoire de deux familles vivant au Québec que l’on suit en parallèle. D’un côté, Fouad, Marocain de 15 ans, arrivé au Québec avec ses parents rêvant d’une vie meilleure ici, aide son père, ingénieur de formation n’arrivant pas à trouver un nouvel emploi dans le domaine, à travailler dans le restaurant du coin. Fouad est turbulent, bruyant et n’arrive pas à réellement s’intégrer à cette nouvelle vie au Canada. De l’autre côté, il y a Max, Québécois « de souche » de 27 ans, adulte perdu vivant chez son père n’ayant ni inspiration, ni passion, ni ambition. Max est perdu entre un emploi qui ne lui plait pas, une mère toxicomane et absente, un père avec qui il ne parle pas et une incompréhension du monde qui l’entoure. Tout au long du film, les personnages se croisent et s’éloignent, et l’on voit s’exprimer une suite de mauvaises décisions et de malentendus empirant la situation.  

Des thématiques fortes et nécessaires 

L’histoire du film Respire, c’est en partie l’histoire de son réalisateur Onur Karaman. Immigré avec ses parents, il a grandi dans les quartiers plus populaires de Montréal. À l’âge adulte, il a travaillé dans un centre d’appel, perdu, sans trop savoir quoi faire de sa vie. L’œuvre aborde des sujets forts et importants. On y parle du racisme et des formes qu’il peut prendre, d’immigration et d’intégration dans une nouvelle société différente, de disparité économique et de volonté de s’en sortir. Respire, c’est aussi l’histoire de problèmes de communication et de l’idée que le dialogue peut régler bien des choses. Lorsque l’on a discuté avec Onur Karaman ainsi qu’avec Amedamine Ouerghi, l’interprète de Fouad, tous deux nous ont décrit le film comme innovateur et surtout, plein d’espoir.  

Un renouveau du film québécois  

Selon Onur Karaman, le racisme n’est pas un sujet présent dans le cinéma québécois et c’est une des raisons pour lesquelles Respire est important. La particularité principale des personnages du film se trouve dans leur ressemblance. Pourtant, ils ne la voient pas à travers leur peur de l’autre et leur haine de leur statut plus modeste. Lorsque l’on demande à Onur Karaman ce qu’il veut que son film provoque, c’est le sujet de la réflexion qui est le premier cité. Respire est un film dur, vrai et qui vous coupera le souffle. À voir absolument pour encourager le cinéma québécois. 


Crédit image @K-Films Amérique

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