Jeu. Avr 18th, 2024

Par Alexandre Ménard

Le 25 septembre dernier, lors des élections législatives en Italie, le parti post-fasciste Fratelli d’Italia a remporté près d’un quart des voix (22 %), devenant ainsi la première formation politique du pays.

La coalition, dirigée par Fratelli d’Italia et sa présidente Giorgia Meloni en collaboration avec les partis de droite de Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, devrait obtenir la majorité absolue au Parlement italien.

Qui est Giorgia Meloni ?

Nous en savons très peu sur la potentielle prochaine Première ministre de l’Italie et la première dirigeante de l’extrême droite depuis la Deuxième Guerre mondiale. Sa carrière politique débute en 2006, avec son élection à la Chambre des députés à titre de membre du parti de droite Alleanza Nazionale. En 2008, âgée seulement de 31 ans, elle devient ministre de la Jeunesse dans le gouvernement du controversé Silvio Berlusconi, position qu’elle tiendra jusqu’en 2011, année à laquelle Berlusconi est contraint de quitter le pouvoir.

Elle est réélue en 2013 à la Chambre des députés avant de quitter en 2014 pour se concentrer sur son nouveau parti fondé en 2012, Fratelli d’Italia. En 2018, elle s’allie avec Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, en vue des élections, selon un article de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Elle parvient à être réélue, mais elle est écartée du gouvernement. En 2020, elle a également pris la présidence du parti européen des conservateurs et réformistes, groupe ouvertement eurosceptique.

Les journalistes de l’IRIS rapportent que malgré un effort ces dernières années pour se distancer de ses positions controversées dans le passé, comme celle du Grand remplacement ou bien l’héritage de Mussolini le qualifiant à l’époque de « bon politicien », Meloni reste très conservatrice notamment sur le plan sociétal et migratoire. En effet, elle est opposée au droit à l’avortement et à l’adoption par les couples homosexuels mettant plutôt les valeurs chrétiennes au cœur de son programme.

Quel impact sur le monde aura l’arrivée de Giorgia Meloni ?

L’élection de Giorgia Meloni va très certainement ajouter en tension à Bruxelles et Rome notamment en ce qui concerne les politiques migratoires et économiques. Comme le mentionne Frederico Santopinto, directeur de recherche à l’IRIS « Si les fondements de la politique étrangère et européenne de l’Italie devaient être respectés, la manière dont l’Italie agirait et se comporterait vis-à-vis ses alliés, et notamment dans le cadre de l’Union, pourrait, elle, changer. » Il ajoute que « le gouvernement Meloni sera certainement plus tiède et moins volontaire (… dans la meilleure des hypothèses) sur les dossiers européens ».

Questionné sur la position de Giorgia Meloni sur la guerre en Ukraine, Frederico Santopinto mentionne que « Meloni a affiché une position clairement antirusse et elle a soutenu l’envoi d’armes à l’Ukraine. Sa posture est donc en phase avec celle de l’OTAN et de l’Union européenne, même si l’on peut craindre qu’elle puisse s’expliquer en partie également par des sympathies pour l’extrême droite ukrainienne. »

Néanmoins, il sera très intéressant de suivre au courant des prochains mois l’impact qu’aura l’arrivée de Giorgia Meloni en Italie tant sur le plan interne qu’au niveau international.


Crédit image @Reuters

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