Lun. Mar 25th, 2024

Par Éden Bélanger 

Le 17 janvier dernier, l’Agence France-Presse rapportait les assassinats de deux journalistes au Mexique. Ces incidents, qui semblent être liés aux métiers des victimes, rappellent que le journalisme est tout sauf un emploi doux. Au contraire, dans plusieurs pays, il est carrément dangereux.  

La situation est telle qu’il serait faux de qualifier les tragédies mexicaines de cas isolés. En effet, selon Reporter sans Frontières (RSF), le nombre de journalistes assassinés dans le monde s’élève à 46 pour l’année 2021 seulement. Toujours selon RSF, 1636 d’entre eux auraient été tués lors des 20 dernières années sur la planète.  

Des pays dangereux 

Bien sûr, la réalité n’est pas partout la même. En occident, elle est plus rose. Au Canada, bien que les journalistes soient couramment victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux et qu’ils sont parfois même agressés dans le cadre d’opérations terrain, on ne peut en aucun cas parler de persécution. Pour cause, notre pays est actuellement fort du 14e rang sur 180 en ce qui a trait à la liberté de presse, d’après RSF.   

Ailleurs, le constat est tout autre. En Afghanistan, où les talibans ont récemment repris le pouvoir, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) recense neuf décès dans la dernière année, ce qui constitue un sommet mondial inquiétant. Le Mexique est aussi un cas problématique; huit journalistes ont été fauchés en 2021, selon la FIJ. De plus, RSF lui attribuait pour la troisième année de suite le titre du « pays le plus dangereux pour la presse. »  

Globalement, l’observatoire de l’UNESCO sur les journalistes tués mentionne que, depuis 1993, les régions de l’Asie et du Pacifique (654 morts) et des États arabes (534 morts) sont les plus risquées pour les journalistes.  

Et la tendance? 

Cette situation est-elle en voie de s’améliorer? En comparant les données annuelles sur les assassinats, la tendance semble effectivement être à la baisse. RSF, l’UNESCO et la FSI notent tous une diminution en ce sens depuis quelques années. 

Cela dit, certains feux jaunes subsistent alors que d’autres indicateurs sont alarmants. Par exemple, RSF observe un nombre inédit (488) de journalistes détenus autour du globe en date du 1er décembre 2021. Qui plus est, en décembre 2020, l’UNESCO démontrait toujours la fragilité des gains en affirmant que la COVID-19 avait exacerbé « les défis à la sécurité des journalistes ». L’organisme percevait d’ailleurs du même souffle que la situation des femmes, davantage visées par le harcèlement virtuel, était (et est encore) une grande préoccupation.  

Malgré certaines avancées, la sécurité dans le domaine journalistique reste un enjeu international important. Dans un monde où l’animosité sur les réseaux sociaux ainsi que les zones de guerres ne risquent pas de disparaître, il est primordial de s’assurer de protéger ceux qui, après tout, composent l’essentiel quatrième pouvoir.  


Crédit image @ Valery Tenevoy

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