Mer. Avr 24th, 2024

Par Émilie Oliver

La Journée nationale du sport et de l’activité physique est célébrée chaque année au Québec le 2 mai. «L’effervescence de l’éveil printanier» est, selon le gouvernement québécois, l’occasion idéale pour rappeler à tous «à quel point il est agréable d’être actif physiquement et de maintenir ce mode de vie toute l’année.»

Petits et grands seront donc appelés à bouger et à s’informer sur les bienfaits du sport et de l’activité physique lors de cette journée festive, prise en charge par bon nombre d’organismes luttant contre la sédentarité.

L’historique menant à l’inauguration de la journée

Cette journée vise à encourager les gens à être plus actifs physiquement et à adopter un mode de vie sain. Les origines de l’événement national remontent aux années 1960, lorsque les médecins et les chercheurs commencent à s’intéresser aux effets de l’inactivité physique sur la santé. Dès lors, plusieurs constats émergent : les populations, en réponse à la réduction des heures consacrées au travail, se sédentarisent de plus en plus. Les semaines de travail de 60 heures réparties sur 6 jours laissent place au loisir, alors que la norme actuelle des semaines de 37 à 40 heures, étalées sur 5 jours, s’installe. L’arrivée des technologies du divertissement, telles que le téléviseur et la radio, constitue d’ailleurs un vecteur d’accélération de la sédentarisation des populations.

Au cours des années 1970, les autorités de santé publique commencent à promouvoir l’activité physique pour prévenir les maladies chroniques, notamment l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Cependant, il a fallu attendre les années 1990 pour que l’importance de l’activité physique soit pleinement reconnue. C’est à cette époque que la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) commence à promouvoir l’activité physique comme un moyen de prévenir les maladies chroniques et de mettre de l’avant la santé globale.

En 1999, le gouvernement du Québec met sur pied une politique intitulée « Pour un Québec en santé », qui vise à encourager les Québécois à adopter un mode de vie plus sain. Dans cette dernière, le gouvernement mentionne que « le système de santé et de services sociaux remplit les fonctions suivantes : la prévention, la guérison, le traitement, l’aide, la compensation, le soutien, et la favorisation de la réadaptation et de l’intégration sociale. » Cette politique propose 19 objectifs afin de réduire les problèmes de santé des Québécoises et des Québécois. Elle encourage également la création de nombreuses initiatives visant à promouvoir l’activité physique, notamment la Journée nationale du sport et de l’activité physique. (JNSAP)

La première Journée nationale du sport et de l’activité physique est célébrée en 2000 et est depuis un événement annuel ayant lieu le 2 mai. Cette journée est célébrée à travers le Québec, avec des événements organisés dans les écoles, les parcs, les centres communautaires et d’autres endroits publics. La population québécoise peut participer gratuitement à une multitude d’activités physiques en groupe, telles que des cours de remise en forme, des séances de yoga, des événements sportifs et d’autres activités d’initiation aux sports, en passant par les plus établis, tout en ne mettant pas de côté les sports émergents.

Les instances mondiales sonnent l’alarme et poussent les nations à emboiter le pas

En 2002, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en évidence les effets néfastes de la sédentarité sur la santé, qui doublerait notamment le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’obésité et de cancer, et qui augmenterait les risques de déclin cognitif et de démence. Les deux tiers de la population des pays développés, y compris les enfants, présentent les symptômes d’un mode de vie sédentaire, ce qui est considéré comme préoccupant. L’OMS estime que seulement un quart des jeunes de moins de 15 ans pratiquent au moins une heure d’exercice physique par jour. Cette tendance croissante de la sédentarité dans nos sociétés conduit à environ 3,2 millions de décès chaque année dus au manque d’exercice, selon l’OMS, à l’époque.

Si les chiffres de 2002 peuvent sembler alarmants, ceux de 2022, au retour d’une pandémie mondiale, annoncent une augmentation encore plus poussée du phénomène. L’Institution nationale de santé publique du Québec (INSPQ) présente dans un rapport datant d’août 2022 que plus des 76 % des Québécois n’atteignent pas 150 minutes d’activité physique par semaine, se classant donc dans la catégorie « peu actif » ou même « sédentaire ». Lorsque les chiffres sont divisés par catégorie d’âge, on remarque que le taux de sédentarité est demeuré élevé avec au moins 73 % de sédentarité au sein des 25-44 ans. D’ailleurs, l’activité physique diminue avec l’âge, jusqu’à atteindre seulement 19 % d’actifs chez les 70 ans et plus.

Le Québec, ayant adopté la journée en 2013, s’avère être une nation pionnière dans la lutte pour de saines habitudes. En comparatif, il a fallu attendre jusqu’en 2013 pour que l’Assemblée générale des Nations Unies dédie une journée complète à la cause. Le 6 avril de chaque année s’intitule donc, depuis 10 ans, la journée internationale du sport pour le développement de la paix. Cette dernière porte d’ailleurs un sens rassembleur et pacificateur, puisqu’elle est destinée à « célébrer la contribution du sport et de l’activité physique à l’éducation, au développement humain, à l’adoption de modes de vie sains et à l’édification d’un monde pacifique ».

Se tourner vers les organismes pour bouger

Plusieurs organisations participent à la journée nationale du sport et de l’activité physique. Parmi celles-ci les citoyens de toutes les villes du Québec peuvent se tourner vers les unités régionales de loisir et de sport, les fédérations sportives, le réseau plein air Québec, le réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), le réseau FADOQ, la SÉPAQ, et plusieurs autres. Plusieurs événements, initiations et activités sont prévus pour sensibiliser les petits et les grands à l’importance d’un mode de vie sain.


Crédit image @Pixabay

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.