Par Samuel Bédard
Plusieurs dizaines de manifestants et de manifestantes se sont réunis lundi en fin d’après-midi aux bureaux de la députée libérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière. Ces derniers exigeaient une action rapide du gouvernement fédéral après le bombardement israélien sur un camp de déplacés à Rafah, en Palestine. Selon le ministère de la Santé de Gaza, cette frappe aurait causé la mort de 45 civils en plus d’en blesser 249 autres.
Les personnes protestataires se sont retrouvées vers 16 h 45 devant les bureaux situés sur la rue King Ouest, avant de marcher jusqu’au campement propalestinien ,installé sur le campus de l’Université de Sherbrooke.
Le bombardement à Rafah a eu lieu alors que la Cour internationale de justice avait ordonné à l’armée israélienne de cesser ses opérations dans la ville. « C’est horrible, c’est totalement incompréhensible que cette invasion en soit arrivée à ce point après des mois de souffrances atroces et de pressions de la société internationale et civile. De quoi notre gouvernement a-t-il besoin de plus pour agir, pour sévir, pour mettre en place un embargo contre les armes ainsi que des sanctions économiques et diplomatiques contre le régime israélien ? Qu’attend notre gouvernement provincial pour fermer son bureau à Tel-Aviv ? », a déclaré le groupe Solidarité Sherbrooke-Palestine dans un communiqué lundi.
Les organisateurs dénoncent « un véritable massacre dans l’ouest de Rafah ».
Négociations
La manifestation a été orchestrée par Sherbrooke-Palestine, en partenariat avec le campement étudiant propalestinien établi sur le campus de l’UdeS depuis deux semaines. « Le moral est bon malgré les dégâts causés par le vent cette nuit. Nous nous réinstallons et espérons que les gens se remotiveront et viendront cette semaine », a indiqué Manu Roche-Pilotto, co-porte-parole du campement.
L’étudiant a précisé que les négociations avec l’Université de Sherbrooke avaient commencé. « On a eu une deuxième rencontre qui était plus intéressante. J’ai l’impression qu’il nous prenait plus au sérieux, note-t-il. Ils nous ont fait un genre de proposition. […] Ils s’engageaient à dévoiler seulement certains investissements et partenariats en échange de la levée du campement. Pour nous, la divulgation et le fait de rendre les investissements publics, ce n’est pas une fin en soi. On veut que ce soit public pour mieux les cibler. Il est évident que nous n’accepterons pas un accord qui stipule que la divulgation entraînera le retrait du campement. »
L’Université de Sherbrooke n’a pas souhaité commenter le contenu des rencontres, mais a confirmé par courriel son engagement à maintenir le dialogue avec ces étudiants et à ne pas demander d’injonction. Le 15 mai, l’Université a réaffirmé son attachement à la liberté d’expression, tant que le campement respecte les règles établies.
Le gouvernement canadien prend position
Après un nouveau bombardement mardi qui a coûté la vie à 21 civils, Justin Trudeau s’est dit « horrifié » par les récentes frappes israéliennes sur Rafah. La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, a de son côté qualifié d’« absolument inacceptable » la souffrance que subissent les Gazaouis.
Selon l’UNRWA, Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, environ un million de personnes ont déjà fui Rafah depuis le début de l’opération terrestre il y a trois semaines. D’après le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, l’offensive menée par Israël depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre a fait au moins 36 096 morts, dont la majorité serait des civils.
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