Mar. Mar 19th, 2024

Par Alexandre Leclerc 

L’histoire entourant l’interdiction d’entrée en sol australien de Novak Djokovic a fait couler beaucoup d’encre en janvier. Les incohérences du témoignage du joueur de tennis, combinées à un statut vaccinal inadéquat, ont poussé les autorités australiennes à lui refuser l’accès au pays, le privant du même coup de l’opportunité de s’emparer seul du record du plus grand nombre de Grands Chelems.  

Retour sur les événements 

Début janvier, Djokovic arrive en sol australien avec en main une exemption médicale qui justifie qu’il n’ait pas reçu son vaccin contre la COVID. Puisque l’obligation vaccinale est de mise en Australie, on annule donc son visa dès son entrée. Après des procédures judiciaires engendrées par le clan du Serbe, la justice donne finalement raison au tennisman, avant que le ministre de l’Immigration, Alex Hawke, annule, pour la deuxième fois, son visa. L’utilisation exceptionnelle du droit de veto du ministre et la déportation de Djokovic signifient ainsi une interdiction de séjour effective pour une durée de trois ans.  

Personne n’est au-dessus des lois 

D’une part, on indique clairement que personne, peu importe sa célébrité, n’est au-dessus des lois. D’autre part, on signifie que les sacrifices des Australiens n’ont pas été vains; on n’entend pas laisser des étrangers venir troubler la situation sanitaire somme toute stable depuis quelques mois.  

Cela rappelle également qu’aucun joueur ni aucune joueuse n’est plus important que le sport qu’il ou elle pratique. La situation n’a pas attiré beaucoup de compassion de la part de l’ATP et de ses joueurs envers le Serbe, mais tous souhaitent que cela n’entache pas la réputation de l’Association, qui en a fait beaucoup pour que la plupart de ses tournois soient m-aintenus malgré la pandémie. Demeuré très gentleman tout au long du processus, le joueur a fait profil bas depuis sa déportation, bien qu’il soit maintenant engagé dans des procédures judiciaires contre le gouvernement australien. 

Un dangereux précédent? 

Il est évident que cet événement diplomatique pourrait assombrir la fin de carrière du Serbe. Une interdiction de trois ans en sol australien, si elle est maintenue, pourrait le priver de trois présences aux Internationaux d’Australie. 

Mais surtout, cela donne la légitimité aux autres pays hôtes des plus prestigieux tournois de tennis — la France et le Royaume-Uni surtout — de se dédouaner et refuser l’accès à Djokovic. On sait que ces deux pays européens ont été fortement touchés par la COVID et sont parmi ceux qui imposent les mesures les plus strictes depuis le début de la pandémie. Le malaise autour du statut vaccinal du Serbe pourrait donc se transformer en d’autres interdictions de séjour et ainsi le priver de points au classement, mais surtout, de records à sa portée.  

Le tournoi de Roland Garros n’est prévu que pour juin, ce qui laisse amplement le temps à Djokovic de recevoir deux doses du vaccin. Si, bien sûr, il décide de les recevoir, lui qui semble pour le moins sceptique face à l’efficacité du remède. S’il nous est permis d’en douter, on ne peut qu’espérer le retour du Serbe, qui est après tout l’un des meilleurs joueurs de sa génération. 


Crédit image @ Getty

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