Jeu. Avr 18th, 2024

Par Victor Dionne

Depuis le 14 mai, le port du couvre-visage n’est plus obligatoire dans la majorité des lieux publics fermés ou partiellement couverts du Québec. Le directeur national de la santé publique par intérim, le docteur Luc Boileau, en avait fait l’annonce le 4 mai dernier après avoir reporté le retrait de cette mesure sanitaire à plusieurs reprises. « Plus besoin de se demander où on a bien pu laisser traîner ce foutu bout de tissu », disait le collaborateur de La Presse Stéphane Laporte dans l’une de ses chroniques. Peut-on dire que nous sommes finalement arrivés au bout du tunnel pandémique après plus de deux ans? Néanmoins, c’est un pas symbolique important vers le retour à la vie normale.

Évidemment, certaines exceptions s’appliquent. La santé publique a précisé que le port du masque demeure obligatoire dans les transports en commun et dans les établissements de santé (centres hospitaliers, cliniques médicales, CHSLD). De plus, pour les personnes vulnérables, il est recommandé de continuer à le porter lorsque nécessaire. Après tout, chacune et chacun peuvent choisir d’enfiler un couvre-visage ou non.

22 mois plus tard

Plusieurs semblaient heureux le 14 mai au matin. À l’évidence, il faut dire que les sourires étaient au rendez-vous ! « Je peux dire que j’étais contente de ne plus le porter », s’exclamait Rosianne Blanchard, employée de la Maison Simons du Carrefour de l’Estrie et étudiante à l’Université de Sherbrooke.

Les personnes québécoises étaient dans l’obligation de porter un masque dans les endroits publics intérieurs depuis le 18 juillet 2020. 665 jours ont passé avant que le gouvernement du Québec retire cette mesure. Initialement, elle devait être levée le 5 avril, mais la situation sanitaire ne le permettait pas. Le 21 avril, les autorités avaient décidé une seconde fois d’attendre avant d’abandonner le masque pour les mêmes raisons.

« Soudainement, le service à la clientèle était de retour, comme on le connaissait avant la pandémie. Les gens se parlaient à proximité et ceux qui se connaissaient recommençaient à se faire des accolades » continuait la conseillère à la vente. En effet, dans un récent communiqué, la Commission des nomes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a précisé que les barrières physiques entre les personnes travailleuses n’étaient plus obligatoires au travail, mais restaient recommandées.

Toutefois, Mme Blanchard a remarqué que certaines personnes continuaient à mettre un masque. « Quelques personnes ont décidé de le garder. Ma collègue de travail l’avait gardé, et je crois que c’est à la discrétion de chacun », disait-elle. La CNESST a aussi mentionné que les masques devaient demeurer disponibles pour les personnes employées qui souhaitent en porter un. D’autre part, il se peut que des employeurs maintiennent encore le port du masque, notamment dans des usines ou des commerces spécialisés, comme les salons de coiffure ou les cliniques de soins.

Le Québec était la dernière province qui imposait le port du masque à l’intérieur. L’Alberta et la Saskatchewan ne l’exigeaient plus depuis le 1er mars, tandis que la Colombie-Britannique l’a abandonné le 11 mars. Le 14 mars, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador ont décidé de faire de même. Puis, le Manitoba, le Yukon, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont levé cette mesure entre le 15 mars et le 11 avril. L’Île-du-Prince-Édouard a finalement cessé d’obliger le port du masque le 6 mai dernier.

Les indicateurs à la baisse

« L’évolution de la situation épidémiologique, qui s’avère encourageante dans son ensemble, nous permet de lever en partie cette mesure importante », mentionnait le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé au moment où il annonçait le retrait du masque obligatoire. Le 11 mai, le docteur Boileau déclarait aussi que la sixième vague de COVID-19 tirait bel et bien à sa fin. « Les décès, les hospitalisations, les absences des travailleurs de la santé… tous ces indicateurs ne cessent de décroître », énonçait-il.

Au sommet de la sixième vague, soit le 21 avril 2022, le Québec comptait un total de 2410 hospitalisations, tandis qu’en date du 15 mai, ce nombre était de 1611. De plus, les autorités sanitaires n’ont pas rapporté plus de 20 décès par jour reliés à la COVID-19 depuis le 28 avril. Ces données prometteuses des dernières semaines ont donc été déterminantes dans le choix de retirer cette mesure sanitaire.

Faut-il craindre un septième vague?

La rentrée 2022 sera la troisième en temps de pandémie. Comme les deux précédentes, il risque d’y avoir une augmentation des cas. La santé publique se prépare ainsi à l’arrivée d’une septième vague en automne. Par ailleurs, le docteur Jean Longtin, microbiologiste-infectiologue au CHU de Québec-Université Laval, a récemment rappelé que le Québec pouvait encore être confronté à un nouveau variant, rapportait La Presse canadienne. Selon lui, une autre campagne de vaccination sera requise. Dans les conditions pandémiques actuelles, le directeur de la santé publique soutient que la quatrième dose n’est pas nécessaire pour les adultes en bonne santé. Cependant, la première dose de rappel (la troisième dose) demeure recommandée pour les personnes de 18 ans et plus.

Cela dit, le ministre Dubé a spécifié que la possibilité de réintroduire le port du masque obligatoire si les cas augmentent n’est pas dans les plans pour le moment. Luc Boileau a aussi indiqué que la santé publique fera tout pour éviter de ramener des mesures sanitaires contraignantes. Les autorités misent principalement sur le jugement des individus pour passer à travers les prochaines vagues.


Crédit image @ Roman Grachev

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