Par Sarah Gendreau Simoneau
La crise environnementale actuelle multiplie les mauvaises nouvelles climatiques, ce qui accentue l’écoanxiété chez bon nombre de personnes. Plusieurs études ont démontré le lien entre la consommation abusive de mauvaises nouvelles et la dépression, le stress et l’anxiété, rapporte Radio-Canada.
Le Collectif a donc décidé de vous bombarder de quelques bonnes nouvelles concernant le climat, l’environnement et les innovations qui permettent la pérennité de notre chère planète.
McGill innove avec un outil de détection des nanoplastiques
Des chercheurs de l’Université McGill ont mis au point un procédé qui permet de détecter instantanément les micro et les nanoplastiques en suspension dans l’eau. Avec ce dernier, il est même possible de différencier ces particules des autres matières, même lorsqu’ils sont recouverts d’autres particules.
Les microplastiques sont de petits morceaux de plastique qui mesurent entre un micromètre et cinq millimètres. C’est un peu la longueur approximative d’un grain de riz. Les nanoplastiques, quant à eux, sont des particules infiniment plus petites : un nanomètre équivaut à 0,000 001 millimètre. En comparaison, un cheveu humain mesure entre 80 000 et 100 000 nanomètres de diamètre.
Nommée la microscopie holographique en ligne nanonumérique assistée par l’intelligence artificielle, ou nano-DIHM assistée par l’IA, permet de détecter les particules sur place et en temps réel. Les échantillons peuvent donc être analysés directement et n’ont plus besoin d’être envoyés en laboratoire pour être examinés.
Comme l’eau bouge toujours, les résultats générés en laboratoire s’avéraient moins pertinents puisque la situation sur le terrain avait changé depuis le prélèvement de l’échantillon. Avec cette innovation montréalaise, il est d’autant plus facile de localiser les points chauds de pollution et d’y remédier efficacement.
La professeure Parisa Ariya, l’autrice principale de l’étude, estime que cette technologie pourrait transformer complètement les méthodes de surveillance et de gestion de la pollution plastique et, par le fait même, contribuer à la préservation de l’environnement. « On ne fait pas seulement voir les particules ; on fournit leurs propriétés physicochimiques en même temps. Imaginez si on peut déterminer instantanément ce qui est toxique et ce qui ne l’est pas ! »
Une taxe sur les flatulences du bétail pour contrer les changements climatiques
Le Danemark va taxer les éleveurs pour les gaz à effet de serre (GES) émis par leurs vaches, moutons et porcs à partir de 2030. C’est le premier pays au monde à le faire. L’objectif est de réduire les émissions danoises de GES de 70 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030, puisque l’émission de méthane contribue grandement au réchauffement de la planète.
Les éleveurs seront taxés de 300 couronnes (59 $ CA) par tonne d’équivalent dioxyde de carbone en 2030 qui passera à 750 couronnes (147 $ CA) en 2035.
L’élevage est responsable du tiers des émissions. Bien que le dioxyde de carbone retienne généralement l’attention pour son rôle dans les changements climatiques, le méthane piège environ 87 fois plus de chaleur sur une période de 20 ans, selon l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère des États-Unis. Les niveaux de méthane, émis par les décharges, les systèmes de pétrole et de gaz naturel ainsi que par le bétail, ont augmenté rapidement depuis 2020.
La Nouvelle-Zélande avait mis en place une loi similaire qui devait entrer en vigueur l’an prochain. Cependant, elle a été retirée du livre des lois la semaine dernière après des contestations de la part des agriculteurs, en plus d’un changement de gouvernement lors des élections de 2023.
Des insectes comme nourriture pour les animaux domestiques ?
Pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et s’attaquer en partie aux changements climatiques, NRGene Canada, une entreprise de Saskatoon en Saskatchewan, tente d’en apprendre plus sur les mouches soldats noires afin de transformer leurs larves en repas pour les animaux de compagnie ou pour les élevages de poissons et de fruits de mer.
Selon la cheffe de projet de NRGene, Emma Le, cette industrie résout en quelque sorte le problème des changements climatiques. La vente de ces larves à cet effet existe déjà au Canada. Cependant, NRGene souhaite optimiser le processus à l’aide du groupe technologique suisse Bühler en réduisant la quantité de nourriture donnée à ces mouches, tout en augmentant la quantité de protéine de leurs larves.
Pour ce faire, l’équipe de chercheurs essaie de mieux comprendre la composition génétique des mouches soldats noires. Avec une meilleure connaissance, l’entreprise indique qu’elle va essayer de modifier le code génétique de ces mouches pour augmenter la grosseur des larves et réduire le temps d’éclosion des œufs.
Le directeur de NRGene Canada, Masood Rizvi, explique qu’il s’agit d’une option durable que de produire de la nourriture pour les poissons avec de très faibles émissions de carbone. Il ajoute que, en comparaison à l’élevage de bétail, il est plus durable de récolter des insectes, puisqu’ils sont en abondance et ont besoin de moins de choses. Si les larves sont adoptées à grande échelle, cela pourrait permettre à la Saskatchewan d’être un leader dans l’innovation de la production de nourriture.
Un premier bâtiment carboneutre en bois massif à Toronto chauffé par l’eau profonde
Toronto abritera le premier édifice carboneutre en bois massif à être refroidi et chauffé par un système de refroidissement par l’eau profonde unique en son genre. Le bâtiment en chantier du Collège George Brown possède donc cette particularité qui s’inscrit dans les objectifs de carboneutralité de l’établissement postsecondaire.
La place Limberlost, qui accueillera notamment l’école d’architecture du collège en 2025, sera rattachée au système de refroidissement de la multinationale Enwave, qui climatise déjà une centaine d’immeubles de la ville. Le système en question puise son énergie directement du lac Ontario par l’entremise de trois tuyaux de 5,5 kilomètres de longueur appartenant à la Ville.
La construction d’un tel immeuble carboneutre est une des façons pour l’établissement scolaire de montrer l’exemple en matière d’énergie verte. La place Limberlost mettra également en place des panneaux solaires et une cheminée solaire, un système naturel de traitement de l’air.
Crédits: Istock
Sarah Gendreau Simoneau
Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.
Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous!