Par Sarah Gendreau Simoneau
Prendre ses vacances au Québec a plus que jamais la cote avec l’inflation. Par chance, notre belle province est constituée d’endroits magnifiques où se ressourcer.
La fin de session est à nos portes et peut-être aurez-vous quelques jours ou quelques semaines de vacances cet été avant de reprendre le chemin de l’Université ou du travail. Avec l’inflation, le coût de l’épicerie et des loyers qui ne cesse d’augmenter, allez-vous rester au Québec pour relaxer ?
Plusieurs d’entre nous avons pris l’habitude de visiter notre Québec depuis la pandémie, bien que les vacances dans la belle province aient toujours eu la cote. Prendre l’avion est presque devenu un luxe. L’Europe, la Thaïlande et Cuba sont toujours des destinations populaires auprès des vacanciers, mais plusieurs préconisent quelques jours ici et là sur les routes du Québec.
Qu’en pensent les gens d’ici ?
Selon un sondage Léger publié la semaine dernière et mené auprès de 1002 personnes québécoises au début de l’été, 61 % des Québécoises et des Québécois sont fiers de passer leurs vacances ici afin d’encourager l’économie locale en profitant des commerces et des hébergements d’ici. Près de la moitié des gens privilégient une destination au Québec avant de voyager à l’étranger. Pour 64 % des répondants, le fait de découvrir de nouvelles entreprises locales contribue à enrichir l’expérience de voyage dans la province. Aussi, 69 % estiment qu’encourager les petites entreprises locales lors de leurs vacances est important.
Selon François Vincent, vice-président pour le Québec à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), « le plaisir de découvrir ou redécouvrir une région touristique québécoise vient avec l’expérience offerte par les petites entreprises locales. Quand on sait l’importante place des petites entreprises dans l’économie provinciale, les Québécois ont toutes les raisons d’être fiers de visiter nos régions et d’encourager nos commerces locaux ».
Les PME du secteur touristique jouent un rôle essentiel dans notre économie. Elles sont non seulement des actrices économiques, mais aussi des catalyseurs de richesse locale qui attirent les visiteurs dans nos régions et leur offrent des expériences mémorables qui les incitent à revenir. En passant nos vacances au Québec, on contribue à notre propre économie et on découvre de nouveaux endroits, tout en se reposant.
Les vacances, pas toujours une normalité
Saviez-vous qu’autrefois, les vacances étaient un privilège ? Il est important de se rappeler qu’il n’a pas toujours été normal d’avoir des vacances. En effet, au début du 20e siècle, selon des données de Statistique Canada, la semaine moyenne de travail dans le secteur manufacturier au pays atteignait 60 heures. À cette époque, les congés payés faisaient figure de privilège. Il a fallu les pressions du mouvement ouvrier et syndical, puis l’intervention de l’État dans les relations de travail pour qu’au Québec, ce privilège soit étendu à l’ensemble des personnes salariées. C’est en 1946 qu’une ordonnance de la Commission du salaire minimum octroie une semaine de congé payé pour tous les salariés non autrement couverts par décret ou contrat de travail, et ce, après un an de service ininterrompu.
Près de 80 ans plus tard, cette norme a un peu changé, le cadre législatif québécois prévoyant aujourd’hui qu’une personne salariée a droit annuellement à seulement deux semaines de congé après un an à l’emploi de la même entreprise (et à trois semaines après trois ans de service). Alors que plusieurs aspirent à une meilleure conciliation travail-vie personnelle, que plusieurs entreprises peinent à retenir la main-d’œuvre et que les États cherchent à décarboner leur économie, il serait judicieux d’augmenter le nombre de semaines de vacances auxquelles ont droit les personnes salariées.
Également, avec la crise écologique à laquelle nous sommes actuellement confrontés et les perturbations qu’elle entraîne pour les personnes touchées, on pourrait même considérer l’instauration de congés climatiques.
Les acquis sociaux comme les congés payés sont toujours à risque d’être remis en question selon le contexte politique qui prévaut chez nous comme ailleurs puisque certains employeurs n’hésitent pas à enfreindre les droits reconnus par les chartes québécoise et canadienne en ce qui concerne le travail.
Les craintes que les travailleurs et les travailleuses doivent défendre les acquis même les plus élémentaires, tels que les congés, dans les prochaines années, sont bien réelles. Surtout considérant la possible élection du Parti conservateur au Canada, dont la plateforme comprend des mesures qui constitueraient un recul sur le plan des conditions de travail et dont le chef, Pierre Poilievre, a aussi défendu lorsqu’il était dans le gouvernement de Stephen Harper.
Visiter l’Estrie à petits prix
Si vous n’avez pas nécessairement de vacances, mais que vous voulez profiter de vos fins de semaine d’été avant la session d’automne, voici quelques suggestions à petits prix pour vous dépayser juste assez !
En Estrie, on a énormément de sentiers, de montagnes et de parcs pour s’adonner à la randonnée. En tout, ce sont quatre parcs nationaux, plus d’une vingtaine de sommets et une centaine de sentiers de courtes, moyennes et longues randonnées qui comblent votre appel de la nature.
Plusieurs endroits sont d’ailleurs gratuits afin de profiter de l’expérience sans se ruiner, notamment le mont Hereford, le parc régional du Marécage-des-Scots ou encore le parc Mississquoi-Nord — Secteur Eastman.
Si vous aimez la bière, la région regorge de microbrasseries à découvrir. De plus, ces dernières offrent souvent une option dégustation afin de pouvoir goûter à plusieurs de leurs produits, sans trop débourser. Avec plus d’une trentaine d’adresses, parions que vous tomberez en amour avec une ou deux nouvelles bières, que ce soit À l’Abordage Microbrasserie à Sutton, à la Microbrasserie des Cantons à Magog ou à la Microbrasserie Moulin 7 à Val-des-Sources, pour ne nommer que celles-ci.
Pour les personnes amatrices de vélo de route ou de montagne, l’Estrie regorge de pistes cyclables et de sentiers afin de profiter des paysages d’ici tout en dépensant très peu. Le Circuit du patrimoine est parfait pour croiser divers attraits patrimoniaux sans gros efforts physiques, alors que la boucle Magog-Orford est juste assez exigeante pour pimenter un peu le parcours.
Crédits: Ian Roberge Tourisme Cantons-de-l’Est
Sarah Gendreau Simoneau
Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.
Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous!