La violence psychologique, aussi subtile soit-elle, peut s’immiscer à n’importe quel moment dans un couple ou dans toute relation, peu importe sa nature. Malheureusement, parfois, le comportement de la personne toxique n’est révélé que longtemps après avoir fait des dommages chez la victime.
Le 7 juillet dernier, la surfeuse professionnelle, Sarah Brady, ex-petite amie de l’acteur Jonah Hill, a accusé publiquement ce dernier d’avoir été violent émotionnellement envers elle pendant leur relation, qui s’est terminée il y a de ça un an et demi.
C’est sur Instagram que la surfeuse a mené les allégations concernant l’acteur avec qui elle est sortie en 2021-2022. En plus d’avoir mentionné les abus émotionnels dont elle a été victime, elle a publié des captures d’écran de leurs échanges, dont une conversation où Jonah Hill lui demande directement de supprimer des photos où on la voyait en maillot de bain. Rappelons qu’en tant que surfeuse professionnelle, le maillot de bain consiste en son uniforme de travail.
Exigences manipulatrices
Cette demande n’était pas la seule exigence formulée par l’acteur, qui lui aurait également réclamé de ne pas exposer des photos trop sexy d’elle, d’éviter toute amitié avec des hommes, d’éviter de surfer avec des hommes et d’éviter de nouer des amitiés avec les femmes de son passé, donc les femmes émotionnellement instables qui l’ont accompagnée au cours de sa vie. Il affirmait vouloir approuver toutes les amitiés de la femme de 26 ans et s’attendait même à ce qu’elle refuse des offres d’emploi.
Sarah Brady essayait même, dans les textos échangés avec son amoureux de l’époque, de négocier certains aspects avec lui, comme de pouvoir garder certaines vidéos où on la voit en maillot de bain parce qu’il s’agissait de ses meilleures performances, ou encore de mieux cadrer une photo qui éviterait de montrer ses fesses sur les réseaux sociaux.
Pour Jonah Hill, ces exigences contribuaient à une meilleure relation, quelque chose de plus sain, pour que les deux soient bien ensemble. Il évoquait même « des limites saines » que sa douce moitié se devait de respecter.
L’acteur s’expose, d’ailleurs, dans un documentaire sorti en 2022, sur une thérapie qu’il a suivie pour guérir les blessures de son passé. Cependant, il semble avoir pris le langage de thérapie qu’il était en train d’apprendre à ce moment-là pour exercer un contrôle sur sa partenaire.
Contrôle coercitif
On se rend compte, avec toute cette histoire, que Jonah Hill exerçait un contrôle coercitif sur Sarah Brady en brimant les comportements sociaux et sexuels de cette dernière. L’utilisation du mot « limite », dans ce cas-ci, devient une tactique de manipulation psychologique pour asseoir son pouvoir sur la personne en face de lui.
L’acteur avait des arguments manipulateurs qu’il énonçait sous forme de monologue. Avoir une discussion respectueuse dans un couple sur les limites de chacun, c’est normal, et, même, souhaité, mais, si une seule personne exprime des demandes aussi tranchantes, il ne s’agit pas là de communications saines.
Le contrôle coercitif, c’est ça. C’est un contrôle subtil, camouflé sous des gestes de bienveillance. Il s’agit, selon le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, de « toutes les stratégies mises en place par l’agresseur pour violenter, exploiter, humilier et manipuler sa victime ». C’est une prise de contrôle progressive qu’une victime ne voit pas nécessairement tout de suite ou, du moins, qu’elle ne considère pas comme grave.
Le contrôle coercitif est une forme de violence conjugale. Dans sa dénonciation du comportement abusif et violent de son ex, Sarah Brady affirme avoir eu une année difficile pour guérir de cette relation. Elle a pris le temps avec sa famille et des médecins pour recommencer à vivre sans culpabilité, honte et jugement d’elle-même. Elle évoque même « encore du travail à faire pour guérir totalement de cet abus ».
Slut shaming
Sarah Brady, en plus d’avoir subi du contrôle coercitif, a également été victime de slut shaming de la part de son ex-conjoint. Le slut shaming c’est le fait de critiquer, stigmatiser, culpabiliser ou encore déconsidérer les femmes qui, par leur attitude, leur comportement ou l’aspect physique, sont jugées provocantes, trop sexuelles ou immorales. C’est en fait d’entretenir l’idée que le sexe en général est dégradant pour les femmes.
Jonah Hill a en effet usé de slut shaming en interdisant à son ex de publier des photos en maillot de bain puisqu’il les jugeait trop sexy ou axées sur le corps de cette dernière et non pas sur son métier. De cette façon, il s’assurait d’être le seul à avoir un regard sur le corps de sa copine.
Selon Margot Goblet et Fabienne Glowacz, le slut shaming est bel et bien « une forme de sexisme ordinaire qui contribue à façonner les identités genrées puisqu’il participe à la justification et au maintien de rôles genrés rigides et de stéréotypes sexistes, et peut intervenir dans la justification des violences faites aux femmes ».
Depuis sa sortie publique, Sarah Brady a partagé une photo d’elle en mini-jupe blanche et haut court avec, en légende : « Je fais revivre une photo que j’ai retirée à la demande d’un narcissique misogyne ».
À noter que tout le monde peut avoir un comportement toxique. Les personnes toxiques peuvent avoir plusieurs visages comme la personne perverse narcissique, la personne manipulatrice ou encore la personne arnaqueuse. Toutes ses personnalités tissent lentement leur toile autour de leur proie, pour les étouffer, les violenter. Médiatiser un cas comme celui de Sarah Brady et Jonah Hill, personnalités publiques, permet de lever le voile sur la réalité de plusieurs couples, vedettes ou pas, et de mettre des mots sur des maux. De plus en plus de gens se lèvent pour dénoncer ces abus, n’hésitez jamais à parler.
Crédit image @Pixabay
Sarah Gendreau Simoneau
Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.
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