Par Laurence Poulin
Les derniers jours ont été lourds de souvenirs dans notre actualité nationale et internationale. Tous les grands canaux et chaines de traitement de la nouvelle ont repassé en boucle ces évènements afin de les analyser à nouveau, et ce, sous l’angle du recul, des années qui ont passé. On a pris soin de se souvenir de ceux qui sont partis trop tôt. On a aussi pris le temps de savoir où en étaient rendus ceux qui ont vécu ces tragédies de trop près, mais qui sont restés, marqués à jamais.
Ce mois de septembre 2016 est porteur de mémoire et de commémorations à l’égard d’évènements ayant frappé notre imaginaire collectif il y a de cela quelques années déjà. Impossible de passer à côté des commémorations du 11 septembre 2001 ou bien de celles de la tuerie au Collège Dawson le 13 septembre 2006. Déjà 15 et 10 ans nous séparent respectivement de ces évènements tragiques.
« La mémoire, ce passé au présent », disait le journaliste François Chalais.
Parce que lors de tels évènements, ce sont ceux qui restent qui doivent vivre. Vivre avec ce qui reste d’une partie de leur vie enlevée. Vivre avec le récit en boucle d’une fraction de seconde qui paraît comme une éternité. Vivre avec la mort. Vivre avec la peur. Vivre avec la fragilité de la vie.
Que l’on soit impliqué de très près ou de très loin lors de tels évènements, il demeure que certains moments d’actualité, de par leur ampleur, nous atteignent tous à différents niveaux. Le temps agit parfois comme un baume réparateur, mais aussi comme une lentille nous permettant une meilleure analyse ou vision des choses. Dans certains cas, le recul est essentiel.
Parce que lors de tels évènements, ce sont ceux qui restent qui doivent vivre. Vivre avec ce qui reste d’une partie de leur vie enlevée. Vivre avec le récit en boucle d’une fraction de seconde qui paraît comme une éternité. Vivre avec la mort. Vivre avec la peur. Vivre avec la fragilité de la vie.
La remise en perspective et l’état des lieux
Ce recul possible face aux évènements du passé ne se fait pas sans s’interroger sur le présent : l’état des choses actuelles concernant le registre des armes à feu; la sécurité dans les aéroports, dans les endroits publics; les systèmes de communication et de surveillance plus évolués; voire même la prévention et l’enquête pour éviter qu’à nouveau, de tels crimes puissent être commis.
Plusieurs enjeux sont concernés, plusieurs entités politiques et paliers gouvernementaux sont impliqués dans de tels dossiers et donc, leur avancée prend souvent plusieurs années. Prenons le dossier du registre des armes à feu. Des militantes et militants pour l’immatriculation des armes à feu luttent depuis les évènements tragiques de Polytechnique, il y a de cela 27 ans maintenant. Ce n’est que depuis le mois de juin dernier que l’Assemblée nationale du Québec a voté pour la mise sur pied d’un registre québécois des armes à feu, et ce d’ici 2018, par l’entremise du projet de loi 64.
Outre l’encadrement par un registre, des études effectuées par le Centre international pour la prévention de la criminalité démontrent qu’une intervention en amont serait bénéfique chez les jeunes souffrant d’intimidation à l’école.
Rendre hommage par les leçons qu’on en retire
En 2008, l’Assemblée nationale avait adopté la loi Anastasia, en l’honneur de la victime de Dawson. Cette loi interdit notamment d’entrer dans une institution d’enseignement ou une garderie avec une arme à feu.
Bien souvent, ce genre d’avancée politique et historique est synonyme de triomphe pour les victimes et leurs familles qui militent pour un meilleur contrôle des armes, une manière de rendre hommage aux victimes, pour que leur mort n’ait pas été en vain.
Chose certaine, c’est la prise de décision collective en terme politique et sociale qui mène à l’avancement de notre société. C’est cette prise de décision, par une considération des évènements du passé, qui aide à notre futur. Afin de toujours mener à l’accomplissement d’une société plus forte et plus outillée pour tous ses citoyens. Pour que plus jamais de tels évènements se produisent.
Crédit photo © Gabrielle Gauthier