Une nouvelle exposition prête à porter au Mhist  

Le Musée d’histoire de Sherbrooke (Mhist) vous ouvre ses portes afin de vous faire découvrir une nouvelle exposition intitulée La mode féminine en 5 temps, qui se tiendra du 6 juin au 20 octobre 2024. J’ai eu la chance d’y jeter un coup d’œil avant l’ouverture officielle pour m’entretenir avec Marie-Ève Gingras chargée de projet et conceptrice de l’exposition.   

Cette dernière met en lumière l’évolution de la mode féminine sur près d’un siècle à partir d’imageries (photos d’époque, journaux et publicités) et bien sûr à l’aide de divers objets et vêtements féminins (robes, chaussures, chapeaux, gants, etc.). Située dans la salle American-Biltrite, la première impression qu’on a en y rentrant est l’intimité de l’exposition. C’est comme si on venait d’ouvrir les portes de la garde-robe de notre grand-mère. Le décor sobre a été réfléchi ainsi afin de mettre en valeur les différentes pièces de la collection qui, pour certaines, sont assez colorées.   

Refléter les changements sociaux 

Dans un communiqué de presse, David Lacoste, directeur général du Musée d’histoire de Sherbrooke, mentionne que « le Mhist a voulu remettre la mode féminine dans son contexte historique, montrer les diktats sociaux et l’émancipation des femmes à travers le vêtement ». C’est dans cette visée que l’exposition immortalise, par la mode, cinq périodes historiques qui ont été marquées par des changements sociaux importants.   

Comme le dit madame Gingras : « Le vêtement c’est plus que du tissu, c’est un message, c’est un miroir des normes sociales et des contextes historiques ».  

Le tissu est un matériau très délicat à conserver et les visiteurs seront impressionnés par la qualité de certaines pièces qui remontent à l’époque victorienne, mais également par la proximité des objets avec le public. C’est d’ailleurs une des inquiétudes de la conceptrice de l’exposition. Les breuvages seront donc interdits pour éviter une tragédie. Afin de détourner la tentation de toucher les vêtements, l’équipe a pensé à mettre des échantillons de tissus à proximité qu’il nous sera possible de toucher. « Le cinquième des objets provient de la collection du Mhist », explique Marie-Ève Gingras.  

Collaborations pour de meilleurs résultats 

Le Mhist se spécialise davantage dans les archives écrites, comme les journaux et les photographies. Il a donc collaboré avec divers centres d’archives de la région tels que le Musée Beaulne de Coaticook ainsi que la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot. En pleine préparation pour l’ouverture, Mme Gingras précise que c’était tout un défi d’habiller les mannequins. À la grande surprise de l’équipe, les femmes de l’époque avaient de très petites tailles et il a fallu user de ruse et de fil à pêche afin de tout faire tenir sur les mannequins.  

« Pour respecter l’authenticité historique, la collaboration de Caroline Fortin, spécialiste de l’histoire de la mode, a été très précieuse, souligne madame Gingras. Il fallait bien identifier les périodes auxquelles se rapportaient les vêtements. » La manière dont la mode était consommée et fabriquée a grandement évolué au fil des époques. On le constate davantage cette fois-ci à travers les différentes publicités retrouvées dans les journaux qui sont également mises de l’avant dans cette exposition. « Avant les centres d’achat, les femmes allaient sur la Wellington s’habiller dans de petites boutiques auprès de la couturière », précise-t-elle. La consommation était beaucoup plus locale avant que le prêt-à-porter américain n’envahisse le marché. 


Source: Mhist

Elizabeth Gagné
Cheffe de pupitre CULTURE

Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.  

Scroll to Top