Par Sarah Baril-Bergeron
La fille d’elle-même, de Gabrielle Boulianne-Tremblay
La fille d’elle-même est le premier livre d’autofiction écrit par une femme transsexuelle au Québec. Ce livre, dont l’histoire débute à l’enfance et se développe jusqu’à l’âge adulte de la narratrice, est la progression et l’aboutissement d’une quête identitaire. On y voit l’intimidation vécue à l’école, les relations familiales houleuses et le divorce des parents, l’émancipation de la narratrice de son village pour la grande ville, ses nombreux déménagements, ses premières amours, et enfin l’acceptation d’elle-même, qui n’arrive non pas sans embûches.
L’écriture est simple, sensible, et parfois entrecoupée de passages de journal intime qui permettent vraiment au lecteur de se sentir proche de l’autrice. Les sujets difficiles sont abordés sans tabou. Que ce soient les troubles alimentaires, les violences sexuelles ou encore les idées noires, tout y passe dans ce récit. Elle dénonce le traitement subi par les personnes trans, qu’il soit engendré par les institutions comme la police ou l’école, par les employeurs ou même par les proches. Une grande place du livre est réservée à la santé mentale et au profond malheur vécu par les humains qui ne se sentent pas bien dans leur peau.
N’étant pas moi-même transgenre, je me suis tout de même identifiée à la narratrice par moment. Je pense que l’arrivée de ce type de livre dans le domaine littéraire tombe à point avec l’évolution de la société et je le recommande à tous et toutes.