Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques : un poème d’amour troué d’humour 

Par Kémuel Lavallée 

OPINION/Si une chose est sure, c’est que Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques a autant maîtrisé l’art sartorial que l’art de la scène dans son second spectacle. 

Ce dernier s’amorce sur un décor qui reflète le personnage de l’humoriste : un demi-cercle floral s’étend sur le sol de la scène, complété par des lumières chaleureuses pointant la position centrale où se tient l’humoriste. Dans son deuxième spectacle intitulé Enfant du siècle, nous avons droit à l’élégance incarnée et le charme qui font l’individu. Philippe-Audrey est habillé d’une queue-de-pie, projetant immédiatement le ton du spectacle, soit la sphère très intellectuelle dans laquelle il a grandi. 

Bien qu’on dispose d’un nombre d’heures importantes de son matériel sur plusieurs podcasts, on ne sait pas trop à quoi s’attendre en allant voir un spectacle de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques. Cela peut sembler intimidant, mais rassurez-vous, il a su démocratiser son érudition avec génie. D’ailleurs, on sent la volonté de rendre l’expérience accessible à tous, mais sans la dénaturer du personnage ce qui arrive parfois chez les artistes se voulant grand public. 

Des références nichées, mais hilarantes 

Durant l’heure et demie, l’humoriste expose profondément son parcours de vie. Il nous explique les raisons pour lesquelles il est celui qu’il est : un homme sensible, passionné et hilarant. La problématique qu’il essaie de résoudre, ou plutôt de comprendre, vient des premières phrases alors qu’il cite Blaise Pascal sur le divertissement et notre tendance à vouloir échapper à notre condition lamentable. 

Malgré les référents parfois obscurs, Philippe-Audrey est conscient de sa personne et s’amuse régulièrement à accuser ce fait en retournant le micro à la foule afin qu’elle termine une citation tirée d’un poème tout droit sorti du 17e siècle. 

À travers les références d’auteurs, de philosophes et de poètes, son deuxième spectacle était très intime, punché et romantique. Il évoque clairement la passion qu’il détient pour sa « concubine » et une vision franche de son amour, en terminant le spectacle avec un éloge poétique à sa conjointe. Habile et intelligent, ce court discours miroite les qualités de son auteur. Il aborde plusieurs autres sujets, comme sa rencontre avec Turbo à Valleyfield, sa fête idéale et même son incompréhension face aux fans de sea-doo. 

Pour le rythme donné au spectacle, nous pouvons y voir plusieurs formats stratégiquement donnés à la cadence du spectacle. Parfois, il accélère le débit pour établir un jeu humoristique et parfois, il ralentit afin de laisser la place à une peinture de ses sentiments, par exemple, lors du monologue voué à sa partenaire.  

Bref, Enfant du siècle est un apport bien mesuré d’humour intelligent et personnel. Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques a su charmer le public par l’habileté qu’il détient sur son art. D’ailleurs, c’est ce qui lui a franchement mérité une ovation de cinq minutes hilarantes, où il n’a cessé de s’incliner pour saluer théâtralement la salle, démontrant une fois de plus sa générosité pour le public. 

Pour voir toutes les dates de spectacle : www.philippe-audrey.com  


Crédits: Ema Holgado

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