Par Elizabeth Gagné
Le festival international Nuits d’Afrique est de retour pour une 38e édition avec toujours plus d’artistes pour nous faire découvrir la richesse et l’influence de la musique africaine à travers ces sons d’origines et toutes les formes de musique qu’elle a inspirés. Le festival a lieu du 9 au 21 juillet au cœur du Quartier des spectacles à Montréal.
Plusieurs activités sont offertes pour vous permettre de vivre une expérience immersive des plus complètes. Il y a deux volets au festival comme l’explique Suzanne Rousseau, directrice générale des Productions Nuits d’Afrique. Cette année, on y retrouve un volet payant avec une programmation en salle permettant une expérience unique et intime avec les artistes, durant lequel vous serez invités à plonger dans leurs univers musicaux. L’autre volet, gratuit et extérieur, permet de vivre une expérience rassembleuse et chaleureuse du 16 au 21 juillet sur trois scènes différentes.
De la musique en provenance d’Afrique, bien sûr, mais également des Antilles et de l’Amérique latine animera le village des Nuits d’Afrique, se situant de la rue Ontario à la rue St-Catherine, du 18 au 23 juillet. Cela fait partie du concept de faire vivre une expérience immersive complète, ce à quoi aspire le festival international Nuits d’Afrique, selon Mme Rousseau. S’adresser aux plus petits comme aux plus grands, c’est le grand défi du festival qui se veut multigénérationnel. C’est entre autres pourquoi il y a deux volets à la programmation « afin de satisfaire tous les types de personnes », poursuit madame Rousseau.
Durant ces six jours, le village des Nuits d’Afrique offrira diverses activités pour nous divertir. À partir de 15 h du lundi au vendredi, et à 13 h 30 les samedis et dimanches, le village prendra vie. Entre les rues Ontario et Montigny se trouve la promenade des saveurs, où des restaurateurs de tous genres se tiendront pour nous faire découvrir les goûts de mets exotiques de divers pays ainsi que plusieurs kiosques de rafraîchissements, notamment le Bistro de la SAQ. Vous trouverez également le village pour les enfants à cet endroit. De l’autre côté, entre la rue Montigny et la rue St-Catherine, se trouve le fameux marché Tombouctou, le plus gros de ce genre en Amérique du Nord, où plusieurs commerçants en provenance de l’Afrique et des Antilles sont rassemblés.
Ce festival attire bon nombre de visiteurs qui proviennent entre autres des alentours de Montréal, mais également d’autres provinces. Des forfaits d’hébergements sont offerts sur le site officiel du festival avec un code promotionnel pour la durée du séjour. Le prix pour un concert en salle tourne autour de 20 et 30 dollars.
Une grande organisation à longueur d’année
Ce sont près de 700 artistes qui performeront durant le festival. Une telle programmation s’accompagne d’un travail de longue haleine qui se prépare des mois en avance, dit Mme Rousseau. Plus qu’un festival, les Productions Nuits d’Afrique (PNA) est un organisme à but non lucratif fondé par Lamine Touré, chorégraphe des ballets nationaux de Guinée, en 1987. Ce dernier est aussi le fondateur du bar nommé le club Balattou qui signifie « bal à tous » où s’est déroulé, en avril dernier, le syli d’or de la musique du monde, « un concours organisé par l’organisme et présenté par Québecor, qui est une vitrine exceptionnelle pour les artistes du Canada ». Ce concours a pour but la découverte de talents inédits, mais encore la propulsion de carrières de divers artistes sur la scène internationale.
Cette année, les lauréats du syli d’or sont le groupe Less toches en première position, Boubé en deuxième position et en troisième position, Shahrzad. Ce concours sert également à dénicher de nouveaux artistes pour la programmation du festival, explique Mme Rousseau. De plus, elle mentionne qu’il n’y a jamais eu autant de nouveaux artistes pour une édition que pour celle-ci, et qu’il y a énormément de talents.
« L’organisme des Productions Nuits d’Afrique a pour mission première la promotion et la diffusion, le développement et le rayonnement des musiques du monde issues des cultures africaines, antillaises et latino-américaines au Québec, mais aussi au Canada et à l’international. » Les PNA s’occupent également de la programmation des spectacles et des concerts tout au long de l’année et cela depuis 1987.
Suzanne Rousseau parle d’une certaine rivalité entre le Canada et l’Europe pour attirer les artistes. Le Canada, comparé aux pays d’Europe, possède un territoire très grand, ce qui complique les déplacements en sol canadien. Les artistes peuvent donc plus facilement se produire dans divers endroits en Europe qu’au Canada. Il faut donc s’assurer que les artistes qui acceptent de venir au Canada sont « booké » pour d’autres évènements. Les PNA font également la promotion de nos artistes sur la scène internationale en facilitant, par leur notoriété, l’accès au marché mondial.
Un mot de la directrice
Pour Suzanne Rousseau, le festival Nuits d’Afrique est une opportunité de voyager chaque jour à travers la danse, l’espace culinaire, la musique et le marché durant les six jours offrant les concerts en plein air. « C’est une expérience complètement immersive », explique-t-elle. Pour elle, le festival s’apparente à un moment d’éducation.
« Les gens n’ont pas conscience de l’influence de la musique africaine. Le festival est là pour leur montrer à quel point ces musiques sont riches et qu’elles constituent la base de toutes les mélodies qu’on connait. On est toujours en train de découvrir de nouvelles cultures. Il y a vraiment une ambiance de joie de vivre qui règne et il faut partager ce joyau qu’est le festival des Nuits d’Afrique. »
Suzanne Rousseau insiste sur le fait que tout le monde qui aurait l’intention de venir profiter du festival devrait aller voir sur le site officiel pour écouter les artistes avant de les entendre sur la scène.
Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.