Par Elizabeth Gagné
Le 6 avril dernier, la Maison du cinéma et le comité organisateur du Festival cinéma du monde de Sherbrooke ont inauguré en force le festival avec la projection du film Des hommes, la nuit du scénariste et réalisateur sherbrookois Anh Minh Truong.
Un projet d’une décennie s’est clos cette soirée-là sous une pluie d’applaudissements d’un public plus que ravi de voir leur ville rayonner avec allure dans leur cinéma. Un film d’un Sherbrookois, tourné à Sherbrooke et présenté à Sherbrooke, quoi de mieux !
En une nuit, tout peut basculer !
Cette comédie dramatique met en scène trois hommes qui doivent faire face à différentes étapes de leur vie d’adulte. Louis, qui célèbre son bal des finissants et se questionne sur son avenir, Steve, qui vient de voir naitre son premier enfant et qui doute, mais aussi Michel, qui prend sa retraite après une vie de sacrifice pour l’éducation.
À la suite de rencontres fortuites, extrêmement fortes, nos trois hommes auront à surmonter de nombreuses péripéties qui leur permettront de s’épanouir pour enfin franchir une autre étape de leur vie. C’est donc à travers les questionnements, les réflexions et les confrontations que nous les voyons évoluer un peu plus à chaque instant à travers cette belle nuit d’été.
Un film riche en émotions
Comme son nom l’indique, le film se déroule majoritairement la nuit. La noirceur donne de la profondeur et alimente la transformation des personnages. Au lever du jour, on ressent ce nouveau souffle qui transcende l’écran et vient nous donner un fort sentiment de légèreté. Comme si le poids qui pesait sur nos épaules disparaissait soudainement.
Si autant d’émotions ont pu être ressenties durant le visionnement, c’est, entre autres, grâce à la performance honnête et exceptionnelle des acteurs. Beau, touchant, drôle, le film est une réussite.
Un film auquel on peut s’identifier
Le choix de la musique et de la trame sonore est primordial pour un film. Comme il s’agit d’un long métrage de chez nous, le choix de puiser parmi les compositeurs et chansons cultes de notre répertoire québécois est des plus judicieux. De plus, la musique est adaptée à la génération de nos trois protagonistes, ce qui permet de toucher pour chacun des référents culturels de toute les tranches d’âge qui assistent à la représentation.
Le jeu de la caméra était très intéressant. Les transitions en continu entre un objet et l’acteur rendent la scène plus réelle. Les gros plans sur les expressions faciales des acteurs nous font percevoir de plus près de leur émotion. Il s’agit sans nul doute d’un des meilleurs films québécois de ces dernières années. En plus de tout cela, la communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke sera amusée de voir quelques paysages familiers de notre campus dans cette œuvre.
Un film à voir absolument !
Crédit image @Ema Holgado