Journal d’une invasion : résistance ukrainienne à travers la guerre et la solidarité 

Par Natasha Guay Marchand  

Le célèbre auteur ukrainien, Andreï Kourkov, était de passage au Salon du livre de Montréal le 24 novembre dernier. Dans son plus récent livre Journal d’une invasion, il nous emmène au cœur dans son quotidien durant la guerre.  

Né en 1961 dans la région de Leningrad, en Russie, Andreï Kourkov a déménagé à Kiev lorsqu’il était enfant. Il s’est d’abord fait connaître avec son succès planétaire Le pingouin, publié en 1996. Puis, son roman Les abeilles grises, a remporté le prix Médicis étranger en 2022. Il écrit ce dernier durant l’invasion de la Crimée qui oppose l’armée ukrainienne et les forces séparatistes du Donbass. En avril dernier, il publie son livre Journal d’une invasion dans lequel il traite de la guerre en Ukraine. C’est en abordant son histoire personnelle, ses commentaires politiques et l’histoire qui relie les deux pays qu’il partage ses réflexions sur la guerre.  

Le nerf de la guerre : la culture  

En février 2022, l’armée russe envahit le territoire ukrainien. Andreï Kourkov, débute son journal en décembre 2021, deux mois avant le début de l’invasion. Dès les premières pages, il élabore les volontés de Poutine sur lesquelles il écrit : « C’est une tentative de détruire la culture ukrainienne, et de la remplacer par la culture russe et sans culture ukrainienne il n’y a pas d’Ukraine qui tienne ». Piller les musées, bombarder le patrimoine et bruler des peintures c’est une façon de détruire l’identité nationale pour mieux assimiler le peuple ukrainien. Il écrit que Poutine n’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas englouti le pays. C’est avec une approche profondément réaliste qu’il nous partage ses réflexions sur la suite de la guerre. Selon lui, Poutine n’est pas un acteur avec qui l’on peut négocier. Sa parole ne veut rien dire, écrit-il. L’Ukraine triomphera ou cessera d’exister.  

Une lueur d’espoir dans le noir  

Malgré les bombes et l’insécurité, l’auteur est sûr que les Ukrainiens et leur culture « résisteront jusqu’au bout ». Avec une observation acérée des événements et une profonde affection pour les habitants, Kourkov dépeint le portrait d’un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. On assiste à la cuisson et au partage du pain au cœur des décombres, une grand-mère fuyant une ville occupée tout en tenant son coq sous le bras. L’espoir, quant à lui demeure prépondérant : des enfants naissent dans les caves et les fermiers cultivent leurs champs malgré les mines. Tandis que des milliers d’Ukrainiens déplacés attendent impatiemment le jour où ils pourront rentrer chez eux en sécurité.  

Une solidarité incomparable  

Les moments les plus durs nous rapprochent. C’est le cas des Ukrainiens où la guerre réveille l’humanité en chacun. L’auteur décrit les Ukrainiens comme un peuple fort qui résiste à l’invasion, les coudes serrés. Il nous partage des moments touchants qu’il a vécus, mentionnant l’exemple d’une femme totalement inconnue qui lui a donné les clefs de son appartement alors que lui et sa famille n’avaient plus d’endroit où loger. Partout dans le pays, les Ukrainiens sont solidaires.  

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