Guerre Civile, film prémonitoire ou simple fiction? 

Par Xavier Benard 

Le film Guerre Civile, sorti le 12 avril dernier, n’a laissé personne indifférent. 

La révolution a commencé et il n’y a pas d’entre-deux : soit tu es rebelle, soit tu es du côté du drapeau. Le 12 avril dernier, le film Guerre Civile est sorti au cinéma et n’a laissé personne indifférent.  

Cette histoire, qui dépeint une guerre civile se situant aux États-Unis, se démarque par son approche non partisane et relate les faits d’un point de vue plutôt journalistique.  

Synopsis du film  

Le film d’Alex Garland, Guerre Civile, suit quatre journalistes dans leur long périple pour l’entrevue du siècle : celle du président des États-Unis. Aventure suicidaire puisque les journalistes ne sont plus les bienvenus dans la capitale.  

C’est que le Président entame son 3e mandat déjouant ainsi le 22e amendement de la constitution américaine. En d’autres mots, le Président et son entourage forment un gouvernement autoritaire. Une alliance se forme donc entre le Texas et la Californie, se nommant la « West Force », ayant pour but de renverser le despote. L’alliance entre donc en guerre contre les forces du gouvernement autoritaire.  

La neutralité à tout prix? 

Guerre Civile est un film qui se veut politiquement neutre. Il est difficile, voire impossible, de discerner des idéologies tant d’un côté que de l’autre. C’est un choix artistique que la direction du film a décidé de prendre. Le but du film de Garland n’est pas de démoniser une idéologie, mais plutôt de mettre en garde contre les atrocités de la guerre.  

Cette neutralité se présente sous plusieurs formes tout au long du film. C’est d’abord dans l’omission des détails expliquant l’arrivée de la guerre civile, mais aussi par l’absence totale d’évocation des valeurs des deux partis que la neutralité prend forme. 

Cette neutralité, forcée, permet à un plus vaste champ d’auditeurs et d’auditrices d’apprécier le contenu du film tout en faisant la promotion du vrai enjeu derrière celui-ci. Cependant, cette neutralité n’est pas vraie partout. L’axe visé n’est pas celle des idéologies, mais plutôt de la démocratie contre un gouvernement autoritaire. 

La polarisation 

Dans une entrevue pour la CBS, Alex Garland mentionne : « je pense que la guerre civile n’est qu’une extension d’une situation… Cette situation est la polarisation et l’absence de forces limitantes sur la polarisation ». 

Plusieurs scènes du film viennent bien transmettre cette critique de la société qu’avance le réalisateur britannique. Des images horribles, des actes inhumains, une bonne recette pour toucher l’imaginaire collectif et commencer à se parler.  

Trop près de la réalité? 

Le 22 juillet dernier, le sénateur de l’Ohio George Lang, a dit, lors d’un rally du vice-président JD Vence, « I’m afraid if we lose this one, it’s going to take a civil war to save the country, and it will be saved » qu’on peut traduire par : « J’ai peur que si l’on perd celle-là, ça va prendre une guerre civile pour sauver le pays et il sera sauvé ». Bien qu’il se soit excusé quelques heures plus tard, il n’en reste pas moins inquiétant qu’un sénateur élu en vienne à cette conclusion.  

La polarisation politique connaît son paroxysme en ce moment aux États-Unis et le film Guerre Civile arrive à point pour dissuader quiconque qui aurait des envies révolutionnaires. 


Source: Cinema Paramount

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