Festival cinéma du monde : une programmation exceptionnelle

Par Ema Holgado

Une conférence de presse très attendue s’est tenue le jeudi 16 mars à La Maison du Cinéma pour annoncer la programmation de la prochaine édition du Festival cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS) 2023. Cette année, le festival se tiendra du 6 au 13 avril 2023 et proposera 90 films venant de 40 pays différents ainsi que 25 évènements répartis entre La Maison du Cinéma, le Marché de la gare, le Baobab Café, le théâtre Granada et le Centre Culturel de l’Université de Sherbrooke.

Que retrouve-t-on au festival cinéma du monde?

Cette année, le FCMS fête ses 10 ans. Au cours de ces dernières années, il a su s’imposer comme un évènement incontournable à Sherbrooke, mais aussi à travers tous les Cantons-de-l’Est. Cette année ne fait pas exception. Encore une fois, le programme proposé est d’une qualité exceptionnelle. Durant ces huit jours de festivités, le public aura la possibilité de visionner 56 longs métrages, 14 films documentaires et 6 courts métrages, d’assister à un concert de musique en hommage aux compositeurs de musique de film, de participer à des sessions de ciné-pyjama et de suivre des conférences enrichissantes. Il va sans dire qu’avec un programme aussi fourni, on ne sait plus où donner de la tête. Pas de panique, voici quelques idées de films à voir pour profiter un maximum du septième art.

Des hommes, la nuit : jeudi 6 avril à 19 h 30

Le film d’ouverture du festival est un incontournable pour tout Sherbrookois. Réalisé par Anh Minh Truong et filmé entièrement dans la ville de Sherbrooke, il nous plonge dans l’univers de trois hommes différents, Louis, 17 ans, Steve, 38 ans, et Michel, 60 ans. Le premier doit décider s’il veut continuer avec ceux qu’il suit depuis son enfance ou tracer son propre chemin, le second vient de voir naitre son premier enfant et doit accepter un lourd secret de famille et le dernier vient de partir à la retraite, mais sa fête de départ a dégénéré. Tous trois devront vivre durant cette nuit un voyage intime au bout d’eux-mêmes. Un petit bijou d’ici à ne pas manquer.

107 Mothers : vendredi 7 avril à 12 h 30 et samedi 8 avril à 18 h

Dans cette docufiction, on suit l’histoire de Luysa qui, alors qu’elle est incarcérée dans une prison en Ukraine, donne naissance à un fils. Dans cette prison, les mères peuvent s’occuper de leurs enfants jusqu’à ce que ces derniers aient 3 ans et doivent être placées chez la famille ou en orphelinat. À l’approche de cette date fatidique, Luysa fait tout pour que cela ne lui arrive pas. Bien loin des images de l’Ukraine que l’on voit depuis un an, ce film nous raconte la lutte des mères donnant naissance en prison. Un film touchant signé Peter Kerekes.  

Aucun ours : dimanche 9 avril à 20 h 30

Aucun ours est un film du très connu réalisateur Jafar Panahi, emprisonné en Iran depuis juillet 2022 après avoir été condamné à 6 ans de prison pour « propagande contre le régime ». Son film, dans lequel il joue son propre rôle, raconte l’histoire d’un metteur en scène en exil qui, alors qu’il filme une histoire d’amour, en est témoin d’une autre. Entre frontières, politique et tradition, ce film nous tient en haleine et nous raconte la vie de ceux qui vivent sous l’oppression des autres.

To Kill a Tiger : mercredi 12 avril à 18 h 30

Film documentaire de Nisha Pahuja, To Kill a Tiger suit Ranjit, un fermier indien qui cherche à obtenir justice pour sa fille de 13 ans victime d’un viol collectif brutal. Dans un pays où un viol est signalé toutes les 20 minutes et où le taux de condamnation est de moins de 30 %, Ranjit entreprend le combat de sa vie en prenant le parti de sa fille et en se battant contre une société qui ne veut rien entendre. Un documentaire dur, fort, brutal, mais qui est nécessaire et qui nous montre le courage et l’amour d’un père pour sa fille.

Dear Memories : samedi 8 avril à 15 h 30 et mercredi 12 avril à 12 h 30

Dear Memories est un film documentaire au sujet du très connu photographe Thomas Hoepker. Après avoir passé sa vie à prendre les photos les plus connues au monde, le diagnostic tombe : il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Tout à coup, cet homme ayant construit la mémoire collective se voit perdre ses propres souvenirs. Dear Memories nous faire suivre le parcours de cet homme extraordinaire aux prises avec la maladie et de son dernier rêve : faire un road trip à travers les États-Unis avec sa femme avant de tout oublier. Un documentaire touchant, plein de douceur, mais aussi révoltant qui nous fait comprendre l’importance de profiter de l’instant présent.

Clara Sola : vendredi 7 avril à 12 h 30

Long métrage costaricain, Clara Sola met en scène Clara, une femme vivant dans un village isolé du Costa Rica. Elle cherche à se libérer des conventions religieuses et sociales répressives de son entourage qui domine sa vie après avoir vécu un éveil sexuel et mystique. Cette histoire singulière nous plonge dans la culture rurale du Costa Rica et l’oppression religieuse que peuvent vivre les femmes.

Divertimento : jeudi 13 avril à 19 h

Film de clôture de cette dixième édition du festival, Divertimento est une perle du cinéma français. On y suit l’histoire, inspirée de faits réels, de Fettouma et Zahia, des sœurs jumelles habitant une banlieue de Paris, qui ne vivent que pour la musique. Le rêve de Zahia ? Devenir cheffe d’orchestre. « Alors comment peut-on accomplir ces rêves si ambitieux en 1995 quand on est une femme, d’origine algérienne et qu’on vient de Seine-Saint-Denis ? Avec détermination, passion, courage et surtout le projet incroyable de créer leur propre orchestre : Divertimento. » Un film fort, émouvant, qui fait croire que tout est possible à ceux qui rêvent et tout cela sur fond de musique classique.

Les mots me manquent pour parler de tous les films présentés au festival qui mériteraient que l’on s’y attarde. N’hésitez pas à faire un tour sur le site internet et à faire votre propre choix parmi les dizaines de films.

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