Par Béatrice Palin
CRITIQUE\L’autrice Carine Paquin est venue faire un tour au Salon du livre de Sherbrooke, du 13 au 16 octobre derniers, afin de faire découvrir sa série de romans L’asile du Nord.
L’autrice, originaire de la petite ville de Malartic en Abitibi-Témiscamingue, écrivait principalement des romans jeunesse humoristiques avant de s’attaquer aux légendes qui entourent la municipalité en banlieue de Val-d’Or. Elle mélange faits vécus et légendes surnaturelles, et laisse la tâche de démêler les deux aux lecteurs. Il est toutefois à noter que les noms des personnages sont modifiés afin de protéger l’anonymat des vraies personnes sur lesquelles ils sont basés. On demande aussi au lecteur de ne pas essayer de retrouver les vrais acteurs de l’histoire, chose qui a été difficile pour moi, puisque je suis moi-même originaire de Malartic et que les histoires se déroulent dans un passé pas si lointain.
La trame historique
Les trois romans, bien qu’ils suivent trois personnages différents, ont tous la même trame de fond : la tragédie minière de la mine East Malartic. En 1946, moins de 10 ans après la fondation du village minier, l’église est la proie des flammes. On considère l’évènement comme un mauvais présage, avec raison. Six mois plus tard, un incendie fait rage dans les tunnels de la mine qui serpentent sous la ville. Un accident d’ascenseur s’ajoute et fait monter le compte à 16 mineurs décédés. On considère cette suite d’évènements comme la plus grande tragédie minière du 20e siècle au Québec. La légende veut que le quartier se trouvant au-dessus d’où les mineurs sont morts soit hanté par l’âme en peine de ces derniers. J’ai grandi moi aussi avec ces histoires de fantômes. Le fait que le seul hôpital de la ville soit un hôpital psychiatrique ne fait qu’ajouter à l’aspect lugubre des lieux bien réels où se déroule l’histoire.
L’asile du Nord
Les trois romans suivent respectivement les histoires de Camille Turcotte, William Aubin et Simone (noms fictifs de personnes bien réelles). Les lieux présentés dans les romans sont aussi réels et, pour la plupart, encore présents aujourd’hui. L’expérience littéraire est donc passionnante pour une personne qui a grandi dans ces lieux. Aux références historiques se mélangent des histoires d’esprits, de médiums et de possessions démoniaques à vous glacer le sang. On sent les expériences de l’autrice en littérature jeunesse par la mise en page de l’ouvrage. Les pages sont aérées et les dialogues sont mis de l’avant par une police différente. Les romans sont faciles à lire et ciblent un public plutôt adolescent/jeune adulte. Je les recommande fortement pour tous ceux qui veulent quelques frissons et découvrir certains des recoins moins connus du Québec.
Vous pouvez retrouver les romans dans toute bonne librairie et chez l’éditeur Boomerang.
Crédit image @Béatrice Palin